Temps de lecture 13 minutes LâIoT Internet of Things en français Internet des Objets ConnectĂ©s a connu un fort dĂ©veloppement ces derniĂšres annĂ©es dans tous les domaines, y compris dans celui de lâĂ©quitation. A travers des objets connectĂ©s Ă vos appareils Ă©lectroniques smartphone, tablette, ordinateur, vous pouvez collecter et analyser des donnĂ©es importantes sur vous et votre cheval, quâil sâagisse de santĂ© ou de performance. Aujourdâhui il est difficile de passer Ă cĂŽtĂ© de ces nouveaux objets qui envahissent peu Ă peu le marchĂ© de lâĂ©quipement Ă©questre. Alors pour ĂȘtre Ă la page des nouvelles technologies autour du cheval, voici pour vous les objets connectĂ©s du milieu Ă©quin Ă connaĂźtre. Arioneo Arioneo est une sociĂ©tĂ© qui sâest justement spĂ©cialisĂ©e dans le dĂ©veloppement et la commercialisation dâobjets connectĂ©s pour chevaux. Le but est dâoffrir une technologie dâanalyse de la performance et de la santĂ© des chevaux. Arioneo a dĂ©jĂ lancĂ© Orscana, son premier capteur connectĂ© pour le suivi du cheval au repos ou dans les transports. FixĂ© sous la couverture, Orscana analyse lâactivitĂ© du cheval nuit et jour, surveille la tempĂ©rature sous la couverture et vous conseille sur le type de la couverture Ă utiliser en fonction des prĂ©visions mĂ©tĂ©o. Pour cela, le capteur prend en compte lâhumiditĂ©, la tempĂ©rature et analyse les mouvements de lâĂ©quidĂ©. Il est compatible avec toutes les couvertures, rĂ©siste au poids du cheval et prĂ©sente une capacitĂ© de stockage ainsi quâune une autonomie robuste pour un produit de sa catĂ©gorie. Les donnĂ©es peuvent ĂȘtre collectĂ©es Ă une distance de 30 mĂštres maximum grĂące Ă la technologie Bluetooth, rĂ©cupĂ©rables sur lâapplication Arioneo qui vous permet de partager les informations liĂ©es Ă votre cheval Ă vos contacts. Arioneo nâoublie pas non plus la partie activitĂ© physique des chevaux, câest pour cela que la marque a conçu EquimĂštre en partenariat avec France Galop. Il sâagit dâun capteur connectĂ© fixĂ© Ă la sangle qui analyse en temps rĂ©el lâactivitĂ© physique et physiologique des chevaux de course pendant leurs entraĂźnements. Il a Ă©tĂ© pensĂ© de façon Ă se fondre au quotidien des professionnels du milieu des courses et rĂ©colte les donnĂ©es relatives Ă la frĂ©quence cardiaque, la vitesse, la distance parcourue, lâamplitude des foulĂ©es, la cadence et la rĂ©gularitĂ© du cheval. Lâapplication dĂ©diĂ©e EquimĂštre est un rĂ©el outil de travail pour les entraĂźneurs de chevaux de courses qui y retrouvent toutes les informations relatives Ă leurs chevaux Be Connected Fouganza â Decathlon GrĂące Ă la recherche constante en Recherche & DĂ©veloppement de DĂ©cathlon, la marque Fouganza propose dĂ©sormais une rĂ©elle innovation technique le capteur Be Connected. GlissĂ© dans une pochette sur un protĂšge-Ă©paule prĂ©vu Ă cet effet, le capteur vous permet de savoir si votre cheval a trop chaud ou trop froid sous sa couverture et vous aide ainsi Ă choisir la couverture adaptĂ©e Ă la tempĂ©rature. Le Be Connected collecte les donnĂ©es de tempĂ©rature et dâhumiditĂ© entre la couverture et votre cheval et vous les transmet par Bluetooth grĂące Ă une application mobile dĂ©diĂ©e et gratuite. Les paramĂštres renseignĂ©s sur votre cheval tondu, poil dâhiver, poil dâĂ©té⊠et lâhumiditĂ© extĂ©rieure permettent, entre autre, dâadapter sa zone de confort » et de dĂ©terminer les seuils de chaud/froid Ă ne pas dĂ©passer. Vous recevez une alerte sur votre tĂ©lĂ©phone Ă chaque fois que les seuils sont dĂ©passĂ©s. Cependant, la relĂšve de donnĂ©es par votre smartphone ne se fait que lorsque vous ĂȘtes Ă proximitĂ© du cheval 30m sans obstacle. La batterie du capteur fonctionne avec une pile et vous offre environ 6 mois dâautonomie et sa mĂ©moire peut enregistrer jusquâĂ 10 jours de donnĂ©es. Blue Intelligence La Buvette, la marque spĂ©cialiste de lâabreuvement, a Ă©galement lancĂ© son produit connectĂ© Blue Intelligence, destinĂ© aux entraĂźneurs, cavaliers et Ă©leveurs de chevaux de course ou de sport. PrimĂ© au Salon du Cheval de Paris 2015 du TrophĂ©e de lâInnovation Coup de CĆur Cheval Pratique », Blue Intelligence permet de surveiller la consommation dâeau des chevaux et dâĂȘtre alertĂ© en cas de comportement dâabreuvage anormal pour prĂ©venir les problĂšmes de santĂ©, le tout, de maniĂšre automatisĂ©e et centralisĂ©e. Pratique, le systĂšme Blue Intelligence peut sâadapter aux abreuvoirs dĂ©jĂ installĂ©s si ces derniers sont Ă tubes ou Ă palette. Le dispositif contient Ă©galement un boitier de gestion qui gĂšre jusquâĂ 5 abreuvoirs, une station mĂ©tĂ©o ainsi quâun logiciel Blue Intelligenceâą installĂ© sur une tablette-PC qui vous est fournie. GrĂące Ă cela, vous pouvez gĂ©rer Ă distance lâaccĂšs Ă lâeau de chaque cheval, en ayant la possibilitĂ© de paramĂ©trer la quantitĂ© dâeau maximum dans un temps donnĂ©, fonction utile pour Ă©viter une consommation dâeau trop importante avant un entrainement par exemple. Le logiciel intĂšgre Ă©galement un agenda oĂč vous pouvez noter tous les Ă©vĂšnements quotidiens de lâĂ©curie, comme les sorties des chevaux ou les rendez-vous importants. En termes de surveillance, vous avez donc accĂšs Ă la consommation dâeau en temps rĂ©el de vos chevaux, Ă leur comportement dâabreuvement, Ă lâhistorique de la consommation et aux conditions climatiques. Si Blue Intelligence dĂ©tecte une consommation anormale ou une anomalie, vous en serez avisĂ© sur le logiciel mais Ă©galement sur lâabreuvoir directement grĂące Ă un voyant lumineux. CWD iJump Parce que la selle aussi peut devenir connectĂ©e, CWD, sellier connu et reconnu, a lancĂ© iJump, la premiĂšre selle connectĂ©e, afin dâoffrir au cavalier les donnĂ©es associĂ©es Ă ses sensations. GrĂące Ă 4 annĂ©es de recherche et 1,2 millions dâeuros investis, la iJump analyse votre vitesse en m/minute, votre rĂ©gularitĂ© foulĂ©es croissantes, dĂ©croissantes ou constantes, votre symĂ©trie, Ă lâabord des obstacles notamment, vos abords analyse des 3 derniĂšres foulĂ©es avant lâobstacle et la qualitĂ© de vos reprises grĂące Ă un dĂ©compte du nombre de foulĂ©es nĂ©cessaire pour retrouver lâĂ©quilibre. Lâutilisation de la partie connectĂ©e est simple il suffit de tĂ©lĂ©charger lâapplication iJump et de synchroniser sa selle et son smartphone. Lâapplication permet de personnaliser les performances des diffĂ©rents chevaux et cavaliers qui utilisent la selle, vous pouvez y retrouver des conseils dâentraĂźnement en plus des analyses de vos parcours. CWD a placĂ© son capteur dans le pommeau de la selle afin de mesurer le plus prĂ©cisĂ©ment possible la locomotion du cheval et câest le boitier placĂ© dans le troussequin qui assure la transmission Bluetooth. Lâautonomie du capteur est assurĂ©e par un panneau solaire grĂące auquel vous bĂ©nĂ©ficiez de huit heures dâutilisation et quatre semaines dâautonomie en veille. La CWD iJump est aujourdâhui disponible Ă la location en France mais pas encore Ă la vente. Equisense La marque Equisense a quant Ă elle choisi de lancer son capteur connectĂ© lâEquisense Motion » pour permettre aux cavaliers de suivre leurs progrĂšs, dâanalyser leurs sĂ©ances et de mettre des chiffres sur leurs sensations. PlacĂ© sur votre sangle grĂące Ă une attache en cuir, LâEquisense Motion rĂ©cupĂšre les informations relatives Ă votre symĂ©trie, votre cadence, le rebond de votre cheval, la rĂ©partition de votre sĂ©ance, le nombre de transition, ⊠Le capteur est synchronisĂ© par connexion Bluetooth Ă votre tĂ©lĂ©phone et les informations se centralisent sur lâapplication dĂ©diĂ©e Equisense, gratuite. Le fait dâanalyser ses sĂ©ances avec lâEquisense motion vous permet de progresser, de pouvoir travailler en autonomie et mĂȘme dâanticiper dâĂ©ventuelles anomalies relatives Ă votre Ă©quidĂ©. La technologie Equisense est dĂ©veloppĂ©e- par des experts quâils soient scientifiques, vĂ©tĂ©rinaires ou entraĂźneurs afin de vous proposer une amĂ©lioration continue des capacitĂ©s du capteur. Si lâachat du pack Equisense contient une attache adaptable Ă toutes les sangles, la marque a dĂ©veloppĂ© des partenariats avec GBS Sellier et Kentucky, entre autres, afin de proposer des sangles et des bavettes design qui peuvent intĂ©grer directement le capteur. LâEquisense motion est de plus en plus utilisĂ© et reconnu dans le milieu Ă©questre. HorseCom Horsecom est la marque qui a su mĂȘler lâIOT Ă lâĂ©quitation en musique. Pour cela, elle a lancĂ© un bonnet audio pour votre cheval, connectĂ© Ă une oreillette et Ă votre tĂ©lĂ©phone par Bluetooth lâapplication HorseCom Ă©tant nĂ©cessaire, afin de partager la musique avec votre cheval et de lui parler directement. A lâentraĂźnement comme Ă lâattache, la musique aide Ă la concentration, le bien-ĂȘtre et la performance de votre Ă©quidĂ©. Le bonnet HorseCom a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par un comitĂ© scientifique afin de dĂ©terminer le volume et les frĂ©quences adĂ©quates pour proposer un son adaptĂ© et respectueux de lâaudition des chevaux. Le volume sonore est donc bridĂ©, le rĂ©cepteur Bluetooth a Ă©tĂ© travaillĂ© de façon Ă ce quâil soit lĂ©ger et le bonnet a Ă©tĂ© conçu avec une maille haut de gamme et anti-ondes pour garantir le maximum de confort au cheval. Lâoreillette quant Ă elle est faite pour se fixer Ă tous les types de casques et laisse lâune de vos oreilles libre afin de rester vigilant et attentif aux bruits extĂ©rieurs. Egalement connectĂ©e Ă votre tĂ©lĂ©phone, elle vous permet dâĂ©couter de la musique, de rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone mais aussi de communiquer avec votre cheval grĂące au micro intĂ©grĂ©. Plus besoin de sortir votre tĂ©lĂ©phone pour cela, les commandes y sont intĂ©grĂ©es et restent donc Ă portĂ©e de main. Lâapplication vous propose une bibliothĂšque de contenus musicaux travaillĂ©s par des compositeurs accompagnĂ©s par un comitĂ© scientifique et pĂ©dagogique et vous donne accĂšs Ă une banque de programme dâentraĂźnements pour vous aider Ă progresser. Kavale by Kephyre Elu TrophĂ©e de lâInnovation 2017 par le public du Salon du Cheval de Paris 2017, Kephyre est lâobjet connectĂ© au service de votre sĂ©curitĂ© et celle de votre cheval grĂące au capteur Kavale ». A cheval, Kavale vous permet de gĂ©rer les chutes lorsque vous montez seul oĂč que vous partez en extĂ©rieur. Le principe de fonctionnement est simple, une fois Ă cheval, reliez-vous au capteur via le cordon de sĂ©curitĂ© fixĂ© par un aimant Ă son boitier, lui-mĂȘme sur le troussequin de la selle ou attachĂ© au collier de chasse. En cas de chute, lâaimant se dĂ©solidarise du boitier ce qui permet Ă vos proches de recevoir une alerte comportant les coordonnĂ©es de la chute et qui suit le mouvement de votre cheval dans le cas oĂč il prendrait la fuite, pour le retrouver facilement. Une application mobile dĂ©diĂ©e vous permet dâenregistrer les contacts Ă prĂ©venir en cas dâurgence et de dĂ©terminer un temps de sĂ©curitĂ© avant dâenvoyer une alerte. GrĂące au mode balade » de lâapplication, vous ĂȘtre en mesure dâĂȘtre gĂ©olocalisĂ© en temps rĂ©el. Le capteur Kavale peut Ă©galement ĂȘtre utile au prĂ©, lorsque vous laisser votre cheval sans surveillance. FixĂ© au cheval grĂące Ă des attaches pratiques, ergonomiques et pensĂ©es par des professionnels du milieu Ă©quin et des vĂ©tĂ©rinaires, le capteur vous prĂ©viendra via le mode surveillance » de lâapplication si votre cheval franchit sa zone de clĂŽture ou quâil reste anormalement immobile. Kavale by Kephire vous permet donc dâĂȘtre serein quand vous laissez votre cheval et rassure vos proches quand vous ĂȘtes Ă cheval. Le pack est actuellement en prĂ©vente et les premiers kits devraient ĂȘtre livrĂ©s pour lâautomne 2018. Seaver Avec la volontĂ© de dĂ©velopper les objets connectĂ©s du milieu Ă©questre, Seaver sâillustre aujourdâhui avec ses sangles connectĂ©es qui permettent de suivre la condition physique et lâĂ©tat de santĂ© de son cheval Ă lâentraĂźnement comme en concours. Que vous penchiez pour la sangle- courte, anatomique, bavette ou simplement le protĂšge sangle qui sâadapte Ă votre sangle actuelle, de nombreuses fonctionnalitĂ©s sâoffrent Ă vous. Vous pouvez notamment Ă©tudier la prĂ©cision mĂ©dicale du rythme cardiaque de votre cheval, le nombre de calories brĂ»lĂ©es, les intervalles dâintensitĂ© et ainsi savoir quand vous rentrez dans une zone de surentraĂźnement. Lors du travail sur le plat, obtenez les informations relatives Ă la symĂ©trie, la cadence, le rebond et le temps que vous passez Ă chaque main et chaque allure. A lâobstacle, Seaver vous permettra de connaĂźtre les hauteurs, paraboles et angles des sauts et pourra mĂȘme compter vos foulĂ©es. Enfin, sur le cross et en extĂ©rieur, vous aurez votre vitesse maximum et moyenne ainsi que les tracĂ©s de vos parcours. Lâapplication mobile liĂ©e au capteur par Bluetooth vous donne accĂšs au calendrier dâentraĂźnement de chacun de vos chevaux pour Ă©valuer leur progression et vous conseiller via des exercices afin dâamĂ©liorer les performances physiques, la locomotion et le travail Ă lâobstacle de vos Ă©quidĂ©s. Vous lâaurez compris, lâIOT du milieu du cheval nous propose un rĂ©el accompagnement dans notre quotidien Ă©questre Ă lâĂ©curie comme Ă lâentraĂźnement. Le dĂ©veloppement des objets connectĂ©s est en pleine croissance et rĂ©volutionne petit Ă petit notre sport nouvelles façons dâapprĂ©hender lâentraĂźnement et les soins tout en nous amenant vers plus de sĂ©curitĂ© dans la pratique et vers une possibilitĂ© dâamĂ©liorer le quotidien de nos chevaux. 8 Like Bookmark
Celapermet de laisser couler la chance sur toute personne qui franchit la porte. Mais aujourdâhui, puisquâil est rare de trouver un fer Ă cheval au beau milieu de la route, on nâhĂ©site pas Ă en fabriquer spĂ©cialement. Il est aussi possible de fabriquer des bijoux et des objets de dĂ©co en forme de fer Ă cheval.Une passion quasi gĂ©nĂ©tique ? Tous les samedis, Marie HĂ©lĂšne Poitras franchit les 40 km sĂ©parant sa fille de 8 ans de lâĂ©curie bleu et blanc oĂč tout a commencĂ© pour elle-mĂȘme, au mĂȘme Ăąge. Sa passion pour les chevaux, elle la vit dĂ©sormais Ă travers les yeux de sa petite qui, comme des milliers dâautres gamines, pratique lâ fil des annĂ©es, Marie HĂ©lĂšne Poitras a touchĂ© Ă tout la compĂ©tition concours complet, lâentraĂźnement de jeunes cavaliers et mĂȘme le mĂ©tier de cochĂšre. Aujourdâhui, mon thrill, câest dâaccompagner ma fille. En lâespace de deux mois, elle est devenue aussi obsĂ©dĂ©e que moi par le monde des chevaux », tĂ©moigne lâauteure des romans sur lâunivers Ă©quin, et . Dans les poney-clubs, Ă©coles dâĂ©quitation et autres centres Ă©questres de la province, les femmes et les filles dominent. Ă Cheval QuĂ©bec, organisme fĂ©dĂ©rĂ© de rĂ©gie de lâactivitĂ© Ă©questre, 75 % des quelque 15 000 membres sont de sexe fĂ©minin. Plusieurs facteurs peuvent expliquer un tel engouement, observe Lise Roy, premiĂšre femme Ă avoir obtenu la certification haute performance en reining et en performance western. Le cheval est trĂšs rĂ©ceptif Ă lâhumain et offre beaucoup dâinteraction. Les filles aiment prendre soin de lâautre, donner beaucoup dâamour, et le cheval est lâanimal parfait pour ça. »â Marie-Claire Savard Les leçons dâĂ©quitation pour enfants se basent justement sur les soins Ă apporter au cheval, souligne M Savard, qui est propriĂ©taire du Centre Ă©questre des Laurentides. Les fillettes les brossent, les catinent. Pour elles, câest comme sâoccuper dâune pouliche gĂ©ante. »Le besoin de materner ne suffit pas Ă expliquer le phĂ©nomĂšne, nuance toutefois Marie HĂ©lĂšne Poitras. Je pense que les filles nâont pas souvent lâoccasion dâexercer leur leadership dans leur quotidien, et lâĂ©quitation leur fait vivre un sentiment de puissance extraordinaire. Le cheval a lâintelligence de se chercher trĂšs tĂŽt un bon maĂźtre, un leader respectueux. Et les filles sont souvent prĂȘtes Ă tout donner, elles en rĂȘvent, de leur cheval, nuit et jour ! »Alors quâelles dominent dans les principales disciplines Ă©questres dressage, saut dâobstacles, concours complet, reining et gymkhana, les femmes prennent aussi part au dĂ©veloppement mĂȘme de lâindustrie hippique du QuĂ©bec. Selon les donnĂ©es de Cheval QuĂ©bec, elles reprĂ©sentent 93 % de tous les entraĂźneurs certifiĂ©s et 76 % des propriĂ©taires de centres Ă©questres de la province. Si elles rĂšgnent dans lâĂ©quitation de loisir, ainsi quâaux niveaux rĂ©gional et national du sport, elles sont plus rares que les hommes dans les circuits internationaux, prĂ©cise Lise Roy, aussi entraĂźneuse niveau 1 en Ă©quitation facteurs peuvent expliquer cette situation, dont lâĂąge des athlĂštes en moyenne entre 25 et 40 ans qui correspond Ă la pĂ©riode oĂč les femmes se consacrent gĂ©nĂ©ralement Ă la formation de leur famille. Les femmes sont aussi fortes que les hommes en sports Ă©questres, mais on est encore portĂ© Ă donner les meilleurs chevaux aux hommes et Ă investir davantage dans les athlĂštes masculins », constate M importe le niveau, câest cette relation de confiance et de complicitĂ©, cette communication sensorielle et intuitive entre un cheval et son cavalier qui rendent le sport si singulier aux yeux de plusieurs. Le cheval, câest mon coĂ©quipier Ă part entiĂšre, rappelle Lise Roy. Câest ce que jâapprĂ©cie le plus dans le sport ce nâest pas uniquement mon talent qui est mis Ă contribution, mais aussi celui de mon cheval et comment je suis en mesure dâaller chercher son plein potentiel. »Monter Ă cheval fait converger des Ă©motions et des sensations que les cavaliĂšres nâĂ©prouvent pas ailleurs. Il y a de ces moments de grĂące en Ă©quitation oĂč le cavalier a lâimpression de ne faire quâun avec sa monture, comme un sagittaire ou un centaure, illustre Marie HĂ©lĂšne Poitras, qui a fait lâobjet du court mĂ©trage documentaire . Je me souviens dâun cheval de course avec lequel jâavais un lien trĂšs fort. Avec lui, je ne faisais que penser et commencer Ă esquisser la commande dâun dĂ©part au galop que dĂ©jĂ , il sâexĂ©cutait tant il voulait me faire plaisir. Les chevaux sont gĂ©nĂ©reux. Ils donnent tout ce quâils ont. »Autre facteur attractif pour plusieurs femmes lâĂ©quitation est lâun des rares sports et la seule discipline olympique oĂč lâhomme et la femme concourent Ă Ă©galitĂ©. Le sport exige de la persĂ©vĂ©rance et une dose de tĂ©mĂ©ritĂ©, assure Marie-Gabrielle Bronsard, cavaliĂšre en concours complet. Ăa reste essentiel en compĂ©tition, car ça se dĂ©roule rarement exactement comme on le souhaite puisque notre coĂ©quipier est un animal avec des instincts et une comprĂ©hension des choses qui lui sont propres. » Les jeunes cavaliĂšres nâont pas toujours conscience du danger, reconnaĂźt Marie HĂ©lĂšne Poitras, mais les chutes font aussi partie de lâadĂ©quation. »Toutes acceptent nĂ©anmoins cette part de risque. Les filles font dâexcellentes cavaliĂšres, car elles sont souvent persĂ©vĂ©rantes, patientes et perfectionnistes, des qualitĂ©s primordiales dans le sport », atteste Lise Roy. 1Faits divers. Ă Toulouse, il voulait prendre le train avec des armes, une cagoule et un coran : ce que l'on sait de l'enquĂȘte 2 Accident de chasse mortel dans le Lot. VIDEO.
Lâanimal esprit du cheval symbolise, la passion et lâappĂ©tit de libertĂ©. Parmi tous les animaux-esprits, il est celui qui montre une forte motivation qui nous porte Ă travers la vous sentez un peu coincĂ© ces derniers temps ? Vous ĂȘtes appelĂ© Ă explorer de nouveaux endroits ? Chercher les significations spirituelles du cheval en tant que guide spirituel animal, câest le signe que votre Ăąme se prĂ©cipite vers la libertĂ© consommĂ©e et la capacitĂ© de voyager Ă volontĂ© dans lâunivers entier. Le Cheval est un esprit, un totem et un animal de pouvoir incroyablement puissant. Lorsque lâĂ©nergie du Cheval reprĂ©sente vos objectifs, ambitions et dĂ©sirs personnels, il est temps de vous accrocher ! Le Voyage commence »1 Signification du chevalQuand le cheval entre en jeu, il y a plus quâassez de motivation pour vous faire traverser nâimporte quoi. Cependant, le symbolisme du cheval change selon si le cheval est sauvage ou attachĂ©. Une fois apprivoisĂ©, le Cheval reprĂ©sente les parties de notre personnalitĂ© que nous limitons et confinons, en particulier les pulsions sexuelles. Le Cheval apprivoisĂ© symbolise Ă©galement le service et les relations de sa forme sauvage, le Cheval porte la vitalitĂ© et la libertĂ© sur ses sabots, non seulement physiquement mais aussi mentalement et spirituellement. Le cheval nâest pas contraint lorsquâil court avec le vent, mais il apprĂ©cie Ă©galement la compagnie de sa famille et de ses amis. Il est toujours plus amusant de galoper ensemble dans un cadre oĂč lâindividualitĂ© ne se perd jamais. Câest pourquoi le symbolisme du Cheval parle de notre nature sociale et de notre capacitĂ© Ă entrer et sortir de diffĂ©rents les chevaux commencent Ă apparaĂźtre sur des images oĂč ils sont dans une Ă©curie ou attachĂ©s, cela pourrait ĂȘtre un message que quelque chose vous retient et limite votre autonomie. Cela peut aussi parler de faibles niveaux dâĂ©nergie et de la nĂ©cessitĂ© de prĂȘter attention Ă la façon dont vous utilisez vos ressources cheval ne peut porter quâun nombre limitĂ© de sacs avant dâĂȘtre lassĂ© par le fardeau. Trouvez ce que vous devez poser pour allĂ©ger la charge de votre Les chevaux reprĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement â Une force motrice, ce qui vous fait prospĂ©rer ou vous porte dans la vieâ Une signification secondaire pour lâanimal esprit cheval est lâĂ©quilibre entre la partie instinctive et apprivoisĂ©e de votre personnalitĂ©.â LâĂ©nergie sexuelle, en particulier, mais pas seulement lâĂ©nergie masculineâ Des Ă©motions fortes, des dĂ©sirs passionnĂ©sAvoir le cheval comme esprit animal vous donne un niveau de comprĂ©hension supĂ©rieur. Cette comprĂ©hension nâest possible que si vous et votre cheval vous respectez devez comprendre la responsabilitĂ© que vous avez lâun envers lâ vĂ©ritable signification du pouvoir du cheval est que tous les choix sont bons, tant que vous appliquez les bonnes mĂ©thodes pour atteindre votre avez besoin de lâanimal esprit cheval pour vous libĂ©rer !2 Le Symbole du cheval, lâappĂ©tit de vieLes animaux esprits des chevaux sont susceptibles de reprĂ©senter votre force intĂ©rieure et votre force motrice dans la vie. Un symbole typique du cheval est celui dâun animal reprĂ©sentant la force physique, la vitalitĂ©, mais aussi notre capacitĂ© psychologique ou Ă©motionnelle Ă continuer Ă ce que cet animal spirituel reprĂ©sente pour vous, il pourrait symboliser votre capacitĂ© Ă surmonter les obstacles dans la vie et Ă poursuivre votre but, peu importe ce qui se trouve sur votre rĂ©pĂ©tĂ©e du cheval est un signe avant-coureur qui vous permet de laisser lâĂ©nergie du cheval vous donner la puissance et lâendurance nĂ©cessaires en ce moment. Lâesprit de ce fidĂšle destrier peut vous mener sur le chemin de la libĂ©ration de tous les liens qui vous cheval est un animal spirituel trĂšs utile qui aide Ă faciliter lâĂ©veil et la croissance spirituels en vous apprenant Ă crĂ©er une symĂ©trie entre votre dĂ©sir dâindĂ©pendance et vos responsabilitĂ©s actuelles. Il y a un temps pour se reposer et un temps pour courir et beaucoup de vie entre les deux. Profitez de la pomme douce qui tombe de lâarbre avant de relever le prochain Totem du cheval aime travailler avec les vents. En tant que guide de lâesprit animal, le cheval est un excellent professeur sur lâĂ©nergie personnelle et le travail avec les Ă©lĂ©mentaux de lâair. Peu importe oĂč elle vous emmĂšne, vous aurez toujours le sens de lâ Le Cheval, symboles de la libertĂ© dâexpressionLe fait dâavoir un cheval comme animal-esprit montre Ă quel point on se sent libre de sâexprimer dans la vie. Le cheval est un animal domestiquĂ© par lâhomme, mais qui conserve une Ă©nergie et une pulsion propres. En tant quâanimal de pouvoir, il est liĂ© Ă votre capacitĂ© Ă vous exprimer librement et avec assurance dans des environnements sociaux tels que le travail ou lâĂ©cole, ou dans des cercles plus proches de la famille et des vous rĂ©flĂ©chissez Ă votre animal spirituel, si vous voyez le cheval courir en libertĂ©, il pourrait ĂȘtre utile de rĂ©flĂ©chir aux significations positives et nĂ©gatives.â Le cĂŽtĂ© positif, un cheval qui court en libertĂ© est un signe que votre dĂ©sir dâĂȘtre libre et de vous exprimer librement est fort et vivant.â Le cĂŽtĂ© nĂ©gatif, un cheval qui court en libertĂ© pourrait symboliser une partie de votre personnalitĂ© ou de vos Ă©motions qui sont difficiles Ă gĂ©rer et qui dirigent votre vie au lieu que vous la Le Cheval Symbole de lâĂ©nergie vitaleLes chevaux symbolisent les forces naturelles maĂźtrisĂ©es par les ĂȘtres humains. Tout comme nous harnachons un cheval pour le monter ou utiliser sa puissance, nous pouvons exploiter notre propre Ă©nergie ou celle de la nature pour nous servir et nous amener plus plus dâun animal totem commun qui considĂšre les chevaux comme des symboles du sexe et de la sexualitĂ©, monter Ă cheval peut aussi reprĂ©senter la façon dont nous contrĂŽlons les forces motrices de notre vie. Il peut sâagir de la sexualitĂ©, mais aussi de la crĂ©ativitĂ©, de la volontĂ© de survie ou de lâĂ©nergie dĂ©pensĂ©e pour subvenir Ă ses besoins ou Ă ceux de sa qui sâidentifient au cheval comme leur animal totem jouissent dâune libertĂ© dâexpression qui nâest rien de moins que cheval est un animal dâaventure, de pouvoir, dâamitiĂ© et de famille. Avec le cheval comme animal totem, il est facile pour ceux qui marchent dans lâĂ©nergie de ce puissant animal de franchir les obstacles de la temps de passer Ă autre chose ? Devriez-vous trouver une nouvelle maison ou voyager dans des endroits inconnus ?Ecoutez votre Animal Totem pour trouver des rĂ©ponses Ă ces Le cĂŽtĂ© sombre des animaux spirituels du chevalSi vous voyez votre cheval esprit animal contraint Ă lâĂ©curie ou qui ne peut pas se dĂ©placer facilement, vous risquez de devoir faire face Ă des limitations imposĂ©es dans votre propre vie Ă lâexpression authentique de vous-mĂȘme ou Ă des tensions sur votre cheval est peut-ĂȘtre attachĂ© ou enfermĂ© dans une cage. Une telle reprĂ©sentation de votre animal spirituel suggĂšre que vous devez vĂ©rifier ce qui vous limite dans votre vie. Lâanimal pourrait symboliser votre Ă©nergie et votre dynamisme dans la vie, car il est empĂȘchĂ© de circuler librement et facilement par les attaches aux personnes, aux lieux ou aux responsabilitĂ©s que vous avez reprĂ©sentation de votre animal de pouvoir pourrait vous indiquer oĂč chercher pour trouver les racines de ces limitations. Elles peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă une influence externe, comme un partenaire, une personne ou une responsabilitĂ© professionnelle ou familiale, Ă une influence interne, comme des croyances ou des sentiments restrictifs, ou Ă un choix que vous avez fait et qui est difficile Ă maintenir ou Ă Traits positifs de lâanimal esprit chevalLâesprit du cheval est un animal trĂšs social par nature. Tout comme votre cheval totem, vous ĂȘtes compĂ©tent au travail et vous pouvez vous entendre avec nâimporte pouvez faire en sorte que tout le monde se sente le bienvenu. Vous ĂȘtes la vie de la fĂȘte et vous ĂȘtes trĂšs populaire partout oĂč vous prĂ©fĂ©rez toujours ĂȘtre avec un petit groupe dâamis proches et de confiance plutĂŽt quâavec un groupe important mais moins personnel. Tout comme le cheval, vous ĂȘtes liĂ©s pour la lorsque la vie devient trop dure, vous constaterez quâil est Ă©galement difficile de contrĂŽler votre pouvoir le sens du cheval dans votre vie pour vous sortir de votre stupeur, il vous suffit dâavoir la foi !8 Faites appel Ă votre cheval spirituel animal quand o Vous avez besoin quâon vous rappelle que vous nâĂȘtes quâun Ne niez pas vos sentiments. Lorsque vous reconnaissez vos sentiments, mieux vous pouvez les gĂ©rer et vous Ă©lever au-dessus dâ Vous approchez dâune nouvelle pĂ©riode ou dâune nouvelle Ă©tape de votre Cela peut se produire dans votre paysage personnel, ou vous pouvez vivre quelque chose dâimportant dans votre vie professionnelle. Sachez que vous pouvez toujours faire appel Ă votre animal dâesprit de cheval pour vous aider Ă vous remettre en selle !o Vous avez besoin de contrĂŽler ou de canaliser votre force RĂȘver du Totem ChevalLe cheval est un symbole fort de lâexpression sexuelle. Câest particuliĂšrement vrai dans les rĂȘves. Le cheval est un symbole du sexe selon la perspective de Freud sur lâanalyse des rĂȘves. Selon le scĂ©nario du rĂȘve, le cheval pourrait reprĂ©senter une Ă©nergie sexuelle refoulĂ©e ou vous rĂȘvez de monter Ă cheval et de vous dĂ©placer harmonieusement avec lâanimal, le rĂȘve exprime probablement de forts dĂ©sirs Ă©rotiques de maniĂšre positive. Si le cheval devient incontrĂŽlable, vos dĂ©sirs Ă©rotiques ou ceux de quelquâun dâautre dans votre vie peuvent vous sembler Ă©crasants ou doivent ĂȘtre exprimĂ©s avec plus de prudence. Si le cheval est fortement attachĂ©, regardez ce qui vous retient dans la maniĂšre dont vous exprimez votre cheval symbolise la capacitĂ© dâune personne Ă se dĂ©placer dans des situations. Le mouvement du cheval est donc rĂ©vĂ©lateur ; si le cheval est immobile, il suggĂšre une pĂ©riode de repos, de contemplation ou de planification. Si le cheval se promĂšne, il suggĂšre un mouvement lent pour avancer dans des projets ou des relations. Lorsque le cheval galope ou court, cela signifie une progression rapide et des obstacles faciles Ă Totem du cheval noirUn cheval noir dans un rĂȘve pourrait reprĂ©senter une partie de votre personnalitĂ© que vous prĂ©fĂ©rez habituellement garder cachĂ©e ; des pulsions instinctives opĂ©rant dans les sombres recoins de votre esprit ; lâinconnu, ce qui est Totem du cheval blancLe blanc est associĂ© Ă lâĂ©lĂ©vation de votre humeur ou de vos aspirations spirituelles ; le cheval blanc est un symbole pour dĂ©velopper la conscience de vos instincts et de votre Voir un fer Ă cheval dans votre rĂȘveLes fers Ă cheval sont des symboles de chance ; ils sont considĂ©rĂ©s comme des porte-bonheur dans de nombreuses cultures et pourraient ĂȘtre un signe que la chance est en train de tourner pour rĂ©soudre des problĂšmes de santĂ©, de relations et Ă©ventuellement dâ RĂȘver dâun cheval qui parleUn cheval qui parle dans votre rĂȘve pourrait ĂȘtre une manifestation de votre guide spirituel animal vous apportant un message de votre instinct ou de votre Importance du totem du chevalLe totem du cheval reprĂ©sente votre dĂ©sir de libertĂ©. Si vous avez ce totem, vous vous retrouverez souvent dans un nouveau voyage spirituel ou voyages donneront une nouvelle direction Ă votre vie. Vous pourrez dĂ©couvrir de nouveaux pouvoirs et libertĂ©s qui sont Ă votre des totems de cheval est quâils sont non seulement aventureux, mais aussi trĂšs amicaux. Ils vous permettent de vous libĂ©rer de vos limites perçues et vous permettent dâĂ©veiller tout le potentiel qui est enfoui au plus profond de vous. Vous serez capable de prendre de nouvelles directions et de conquĂ©rir de nouveaux Significations du cheval amĂ©rindienLes AmĂ©rindiens appelaient les chevaux chiens de Dieu ». Ce nom illustre Ă lui seul la vĂ©nĂ©ration que ces gens vouaient Ă cette crĂ©ature. LâĂ©quipe composĂ©e dâun cavalier et dâun cheval montre une confiance et un respect dont nous pourrions apprendre plus, les chevaux Ă©taient trĂšs prĂ©sents dans le symbolisme des batailles en tant que symbole de puissance, dâautoritĂ© et de succĂšs. Les chamans de la tribu sont illustrĂ©s Ă lâarriĂšre des chevaux volants pour atteindre les royaumes des esprits en toute sĂ©curitĂ©. En tant que tels, ils peuvent Ă©galement reprĂ©senter la capacitĂ© Ă surmonter une situation Le cheval comme symbole animal celtiqueDans la tradition celtique, les chevaux sont fortement associĂ©s aux dieux, en particulier Ăpona et Macha, qui se manifestent tous deux comme des chevaux qui protĂšgent la Terre, nous montrent lâavenir et guident lâhumanitĂ© avec assurance. Le nom dâĂpona signifie jument » et elle Ă©tait lâune des seules DĂ©esse que certains Romains est trĂšs similaire, dans sa forme et sa fonction, au Rhiannon gallois qui monte un cheval pĂąle et rĂ©git la existe Ă©galement dâautres types de chevaux parmi les ĂȘtres divins celtiques, comme le cheval dâeau, compagnon du dieu de la mer Manannan Mac le cheval celtique est devenu le symbole de la capacitĂ© Ă combler le fossĂ© entre les hommes et les esprits, grands et 4 Faits inhabituels sur le symbolisme du chevalA. Il reprĂ©sente la puissance et lâ symbolisme du cheval est Ă©troitement associĂ© Ă lâidĂ©e de puissance et dâendurance et cela est directement liĂ© Ă la façon dont le cheval peut apparemment courir des kilomĂštres avant dâĂȘtre a la dĂ©termination dâarriver au but et se pousse Ă lâextrĂȘme et câest certainement quelque chose que vous devez faire pour arriver vraiment Ă quelque chose dans la Il est symbolique de franchir des cheval est capable de franchir les barriĂšres qui se trouvent sur son chemin et vous pouvez Ă©galement tirer profit du lien avec le symbolisme associĂ© Ă cet est directement liĂ© Ă lâidĂ©e dâavoir la foi et la confiance que vous pouvez franchir tout obstacle placĂ© sur votre chemin, car vous connaissez les rĂ©compenses lorsque vous arrivez de lâautre Il est symbolique dâun cheval Ă©tant Ă lâorigine utilisĂ© pour pouvoir se dĂ©placer, il nâest pas surprenant de dĂ©couvrir quâil est directement liĂ© au concept de câest une chose que vous allez contrĂŽler Ă chaque Ă©tape du voyage. Vous aurez effectivement les pieds qui vous dĂ©mangent et la volontĂ© de voir ce quâil y a dâ Elle vise Ă prĂ©server la santĂ© de vos Ă©motions et de votre symbolisme du cheval est Ă©galement Ă©troitement liĂ© Ă lâidĂ©e de garder vos Ă©motions et votre spiritualitĂ© sous devez constamment vous rappeler la nĂ©cessitĂ© de ne pas rompre vos propres liens Ă©motionnels, car cela va en soi causer de sĂ©rieux maintien de cet Ă©quilibre sain sâavĂ©rera ĂȘtre un avantage pour vous dans la DerniĂšres rĂ©flexionsLâanimal esprit du cheval est un symbole fort de la puissance personnelle. Il met en valeur nos dons et talents naturels. Le cheval vous ouvrira les portes du succĂšs dans votre permet Ă votre crĂ©ativitĂ© et Ă votre imagination de sâ guide spirituel est un excellent entraĂźneur. Il vous montre comment assumer vos responsabilitĂ©s avec compĂ©tence. Il vous guide sur la façon de faire face aux ClĂ© des significations symboliques du chevalâ FiertĂ©â La noblesseâ Guerreâ La libertĂ© transcendanteâ IndĂ©pendanceâ Vie et mort cheval blanc/cheval noirâ Voyager Ă travers le temps et lâespaceâ Le pouvoir Ă©pique de lâesprit, du corps et de lâĂąmeâ Des relations de confianceâ Le service aux autres et Ă soi-mĂȘmeâ Chemins vers et depuis le monde souterrain et les royaumes supĂ©rieurs mythologie celtique et grecque-20% Avec le Code Cadeau20 »
Lecheval possĂšde 5 sens principaux : La vue, lâouĂŻe, lâodorat, le toucher et le goĂ»t qui influencent trĂšs fortement les rĂ©actions parfois imprĂ©visibles quâils peuvent avoir. Chacun dâeux ont des caractĂ©ristiques spĂ©cifiques quâil est trĂšs important de connaĂźtre pour pouvoir mieux comprendre son cheval. Les comportements qui nous surprennent parfois sont simplement dĂ»Quel animal ? La question est provocante par son ouverture il sâagit en effet de se demander quel animal humain nous sommes â biologiquement, anthropologiquement, philosophiquement, voire mĂȘme psychanalytiquement â, mais aussi de penser â politiquement, Ă©thiquement, anthropologiquement, philosophiquement â avec quel animal nous voudrions, pourrions et devrions vivre. Quel animal ? est dâabord une interrogation sur notre propre nature â lâhumanitĂ©, lâanimalitĂ©, la bestialitĂ© » ? Cette interrogation a aussi la capacitĂ© de mettre en Ă©vidence notre responsabilitĂ© face Ă notre environnement, notamment en ce qui concerne les espĂšces en voie de disparition, les animaux cobayes de laboratoire et les victimes des abattoirs⊠Cette interrogation implique enfin une rĂ©flexion sur les rapports que nous entretenons avec le monde et la vie â en rappelant les liens biologiques, historiques, moraux et mĂȘme Ă©motionnels qui nous lient au vivant sous toutes ses formes. Les questions fondamentales liĂ©es Ă la connaissance de la nature du vivant, aux limites physiques, Ă©motionnelles, scientifiques, Ă©thiques et morales des possibilitĂ©s du corps humain, mais aussi aux frontiĂšres qui sĂ©parent â et aux liens qui unissent â les ĂȘtres entre eux, les organismes vivants et les machines, lâhumain et lâanimal, autrement dit ce qui fait la spĂ©cificitĂ© du vivant et de la vie [1], sont aujourdâhui au centre dâimportants dĂ©bats transdisciplinaires qui impliquent non seulement la philosophie et lâanthropo-sociologie mais aussi toutes les disciplines scientifiques, juridiques la bioĂ©thique, politiques notamment la biopolitique et les champs artistiques [2]. Il y a dâun cĂŽtĂ© les avancĂ©es vertigineuses de la science et de lâautre le prix que fait payer notre civilisation Ă la planĂšte ; il y a les dĂ©bats Ă©thiques et philosophiques qui se retrouvent face Ă la bioĂ©thique, surtout quand celle-ci est inscrite dans la loi et devient donc du droit ; et il y a pour finir la mĂ©diatisation extrĂȘmement rapide des innovations scientifiques qui Ă la fois dĂ©mocratise et vulgarise les dĂ©bats. Les questions fondamentales liĂ©es au vivant se retrouvent ainsi Ă nouveau ouvertes et ceci dans un contexte oĂč la commercialisation du corps et de ses Ă©lĂ©ments entraĂźne son remodelage permanent. Lâhomme qui devient de plus en plus puissant scientifiquement et qui rĂȘve de sâauto engendrer artificiellement, aura bientĂŽt dĂ©truit toute la biosphĂšre et nâaura plus dâenvironnement dans lequel survivre. Les inquiĂ©tudes du duo artistique Art OrientĂ© Objet surgissent entre autres de cette contradiction entre lâĂ©volution des connaissances scientifiques et lâinvolution de notre rapport au monde. Mon article propose une approche de la question Quel animal ? Ă partir dâune expĂ©rience artistique â qui est aussi une expĂ©rimentation biotechnologique et mĂ©dicale borderline la performance du duo Art OrientĂ© Objet AOO, formĂ© par Marion Laval-Jeantet et BenoĂźt Mangin, Que le cheval vive en moi ! [3]. Il sâagit pour les artistes dâĂ©prouver la proximitĂ© avec lâanimal, ou plutĂŽt son endossement » [4], en partant du physique, du sang, de lâADN, pour aller jusquâaux rĂ©cits mythologiques fondateurs, aux savoirs et rituels ancestraux et vice versa. Si la science dĂ©couvre les lois du monde, lâart, lui, peut parfois rĂ©vĂ©ler, essayer de partager ou crĂ©er un monde. Le choix de partir de lâart pour se confronter Ă la question de notre rapport Ă lâanimalitĂ© est ainsi justifiĂ© parce que lâexpĂ©rience esthĂ©tique surprend parfois en mettant en suspens la conception du monde aussi bien du chercheur qui sây intĂ©resse et se voudrait spĂ©cialiste » que du spectateur ordinaire ; ensuite parce que lâart biotechnologique est un univers praxĂ©ologique complexe qui incite Ă adopter la dĂ©marche complĂ©mentariste et multirĂ©fĂ©rentielle quâexige la question animale ; et finalement parce que la dĂ©marche dâAOO apparaĂźt particuliĂšrement pertinente concernant les sciences du vivant et du comportement. Notamment quand il sâagit de la question animale que les artistes du duo AOO posent toujours par rapport Ă lâĂȘtre humain et ses altĂ©ritĂ©s, que celles-ci soient spĂ©cifiques, corporelles ou spirituelles. ImpliquĂ©s aussi bien dans la recherche mĂ©dicale poussĂ©e et les diverses rĂ©parations » et Ă©volutions de lâhomme [5] â prothĂšses mĂ©caniques, greffes des organes, cultures de peaux, organes artificiels, fĂ©condation in vitro, clonage [6], etc. â, que dans la redĂ©couverte des savoirs traditionnels et lâethnopsychanalyse, lâĂ©thologie et la recherche anthropologique â tout en accordant un rĂŽle fondamental dans leurs crĂ©ations Ă une perception non verbale de la rĂ©alitĂ© » â, les artistes dâAOO sont ainsi Ă la fois des crĂ©ateurs, des chercheurs, des militants Ă©cologistes avertis et engagĂ©s dans la responsabilisation du public quant Ă lâavenir de la planĂšte. Câest donc au cĆur mĂȘme de cette antinomie entre les progrĂšs scientifiques extraordinaires et leurs consĂ©quences nĂ©fastes sur le monde vivant quâest nĂ© ce projet artistique pour le moins dĂ©routant dont lâobjectif est de savoir sâil est possible de faire vivre lâanimal dans le corps humain. Marion Laval-Jeantet et BenoĂźt Mangin se demandent en effet si lâanimal ne pourrait pas ĂȘtre envisagĂ© comme le futur de lâhomme, non plus comme cobaye, victime ou figure de lâhomme dĂ©shumanisĂ©, mais plutĂŽt en tant quâalter ego. Comme le note Marion Laval-Jeantet Ici, lâAutre est lâoutil maĂŻeutique qui va rĂ©vĂ©ler la spĂ©cificitĂ© de sa conscience incarnĂ©e Ă lâartiste. LâAutre est dans lâexpĂ©rience Que le cheval vive en moi !, lâHybris, la dĂ©mesure sans laquelle DikĂȘ, la justice des hommes ne saurait exister. LâAutre prend dans lâacte artistique la valeur de la figure qui manquerait Ă la conscience humaine pour envisager son devenir » [7]. GenĂšse et mise en place du dispositif Il y a plusieurs points de dĂ©part Ă ce projet, en voici trois qui me semblent fondamentaux â Marion Laval-Jeantet a eu une vision dâun monde extrĂȘme, oĂč les rares animaux autorisĂ©s Ă survivre ne le seraient que par lâutilitĂ© que lâhomme en aurait » [8]. Elle a eu ainsi lâidĂ©e, par une sorte dâempathie singuliĂšre, de faire survivre en elle un animal en voie de disparition, le panda, en hĂ©bergeant » son sang, câest-Ă -dire en essayant dâincorporer le sang de lâanimal dans son propre corps. â Suite Ă dâautres expĂ©riences-recherches et crĂ©ations artistiques du duo [9], Marion Laval-Jeantet a voulu aller plus loin dans lâincorporation de lâanimal non-humain », afin de ressentir physiquement ce que cela pouvait susciter de vivre en son propre corps la prĂ©sence dâun autre organisme â et plus spĂ©cifiquement dâun organisme non-humain. â Mais aussi sâinjecter du sang animal », cette idĂ©e Ă caractĂšre utopique, surgit Ă©galement Ă la suite de recherches menĂ©es par le duo Ă lâInstitut Pasteur en 1999 ; recherches qui avaient dĂ©jĂ confirmĂ© Ă lâĂ©poque lâutilisation trĂšs frĂ©quente de sĂ©rums animaux pour la mĂ©decine humaine. La difficultĂ© dâobtenir du sang dâun animal aussi rare que le panda, mais aussi de trouver un laboratoire qui accepterait de mettre en Ćuvre un projet artistique aussi fou », a contribuĂ© Ă lâĂ©volution du projet. Ce ne serait donc pas le panda que lâartiste porterait en elle â quâelle endosserait â mais un autre animal. Ce type dâexpĂ©rimentation Ă©tant interdit au sein de lâUnion EuropĂ©enne, câest seulement en 2006 que les artistes rĂ©ussirent Ă convaincre un laboratoire en Suisse, spĂ©cialisĂ© dans la fabrication de sĂ©rums pour les grands cancĂ©reux, dâaccepter Marion Laval-Jeantet en tant que chercheuse en psychologie de lâimmunitĂ©. Elle y prĂ©senta un projet destinĂ© Ă comprendre lâeffet des immunoglobulines animales sur lâesprit humain, en occultant Ă©videmment la dimension artistique de la recherche. Le laboratoire en question travaillant sur le sang du cochon, de la vache, du mouton et du cheval, le choix se porta rapidement sur le cheval â probablement pour des raisons symboliques et esthĂ©tiques ». Il ne fut Ă©videmment pas question de mettre en place une transfusion sanguine classique complĂšte, mais de trouver, avec lâaide des scientifiques, des Ă©lĂ©ments du sang Ă©quin Ă conserver le plasma avec les nombreuses protĂ©ines du sang et en particulier les immunoglobulines qui sont les vecteurs de la rĂ©activitĂ© de lâorganisme, donc trĂšs influentes sur le systĂšme nerveux â Ă lâexclusion des immunoglobulines sexuelles qui perturbent le systĂšme hormonal Ă long terme et cardiaques, du fait de la trĂšs grande diffĂ©rence de puissance du systĂšme cardiaque Ă©quin. La performance pendant laquelle Marion Laval-Jeantet reçut en tout une quarantaine de familles dâimmunoglobulines Ă©quines a eu lieu le 22 fĂ©vrier 2011 Ă la Galerie Kapelica Ă Ljubliana en SlovĂ©nie. Mais lâhistorique de la recherche et la mithridatisation â les tests dâadaptabilitĂ© de lâimmunitĂ© humaine aux Ă©lĂ©ments du sang Ă©quin par accoutumance Ă petites doses, etc. â Ă laquelle sâest soumise lâartiste pendant les mois qui prĂ©cĂ©dĂšrent lâinjection massive ainsi que les effets qui sâen suivirent font partie intĂ©grante du dispositif de ce projet dĂ©concertant. LâexpĂ©rience en question sâĂ©tend ainsi bien en deçà et au-delĂ du jour J, puisquâafin dâhĂ©berger et de ressentir en elle la nature du cheval lâartiste a subi toute une sĂ©rie dâexamens, et suivi un rĂ©gime trĂšs strict. Dâautre part, une fois lâexpĂ©rience rĂ©alisĂ©e, elle a continuĂ© et continue, Ă diffĂ©rents degrĂ©s, Ă ressentir des effets qui ont Ă©tĂ© qualifiĂ©s par des spĂ©cialistes comme non-typiquement-humains » [10]. Marion Laval-Jeantet a ainsi procĂ©dĂ© Ă un mouvement effectif, concret, dâaltĂ©ration de son propre corps et dâincorporation dâun autre, qui, une fois entrĂ© en elle et acceptĂ© par son organisme, a continuĂ© Ă lâaltĂ©rer. Il y a ici, pour reprendre lâidĂ©e de Deleuze et Guattari, un devenir-animal â partiel et nous verrons pourquoi â qui est mis en Ćuvre dans ce projet, et qui en plus dâavoir une forte valence symbolique, de faire tendre lâimaginaire vers lâinimaginable et de se rĂ©fĂ©rer Ă une littĂ©rature fantastique et mythologique abondante, nâest pas mimĂ©tique ou reprĂ©sentatif mais bel et bien rĂ©el, biologique et scientifique il sâagit dâun devenir-animal de lâhumain qui avant mĂȘme dâĂȘtre symbolique, sympathique ou fantasmatique, est charnel. Dans ce projet le duo pousse lâart dans le registre de lâinimaginable ; il sâagit certes dâĂ©prouver le ressenti animal dans le corps humain, mais il ne faut pas oublier que faire Ćuvre dans ce cas a Ă©tĂ© un projet de longue haleine puisque pour arriver Ă leurs fins les artistes ont dĂ» mettre en place des dispositifs complexes et ceci Ă plusieurs niveaux mĂ©dical et biotechnologique avant tout collaborer avec des laboratoires mĂ©dicaux afin dâanalyser et rendre compatible le sang de lâartiste avec le sang du cheval, mais aussi artistique trouver un lieu dâart capable de prendre les risques symboliques et juridiques pour la rĂ©alisation dâun tel projet. Ces prĂ©alables concrets engagent la grande question philosophique, existentielle, morale, Ă©cologique, et bien sur esthĂ©tique, que pose cette performance dâart Quâest-ce qui de lâautre peut devenir moi ? » Voici quelques notes de Marion Laval-Jeantet aprĂšs la performance Je suis fĂ©brile, je sais que je ne dormirai pas ou peu, câest un effet que jâai dĂ©jĂ observĂ© avec les immunoglobulines endocrines. Il faut une heure allongĂ©e pour trouver la paix, on dort un cycle, puis on se rĂ©veille, ultra nervositĂ©, pour se rendormir deux heures plus tard pour un deuxiĂšme cycle. En tout, une nuit chevaline ne semble contenir que quatre heures de sommeil. Lâeffet ne sâestompera que huit jours plus tard. Pendant cette longue semaine, ma vie est trĂšs perturbĂ©e. Je ne dors plus quâĂ©pisodiquement, jâai tout le temps faim, mais je ne digĂšre rien, je me sens puissante, et pourtant une tape sur lâĂ©paule me terrorise. Le moindre bruit mâeffraie, jâai peur de tout, mais une peur sans conscience, une peur instinctive, non existentielle. Une simple peur, pas une angoisse. [âŠ] Un primate puissant nâa pas peur. La puissance et la peur conjointe ne sont pas primates. Ăa, câest un effet chevalin Ă coup sĂ»r » [11]. Dans un autre texte lâartiste ajoute quâelle a pu ainsi expĂ©rimenter lâhyperrĂ©activitĂ© du cheval dans [s]a chair »[12], elle expliquera ensuite que par la vitalitĂ© chevaline quâelle avait vĂ©cue pendant une semaine elle avait effectivement senti un autre corps dans son corps propre. DâaprĂšs Miranda Grounds, professeure de biologie de lâUniversitĂ© de Western Australia, ces impressions pouvaient aussi bien ĂȘtre les effets de lâactivitĂ© dâun systĂšme inflammatoire que ceux dâune nature Ă©quine Ă proprement parler. Miranda Grounds Ă©tait pourtant dâaccord avec Jean-Claude Lecron, professeur de Pathologie nerveuse, musculaire et mentale Ă lâUniversitĂ© de Poitiers, pour dire que les immunoglobulines sont des protĂ©ines extrĂȘmement spĂ©cifiques, spĂ©cifiques du point de vue des rĂ©cepteurs quâelles doivent toucher, mais aussi spĂ©cifiquement créées par chaque organisme. Une immunoglobuline Ă©quine entraĂźne donc bien une rĂ©ponse spĂ©cifiquement chevaline » [13]. Que le cheval vive en moi ! est une expĂ©rience intĂ©rieure de passage dâun monde dans un autre, câest la crĂ©ation dâun lien intime, viscĂ©ral, entre lâun et son autre absolu â du moins a priori puisquâil sâagit de lâincorporation » de lâanimal par lâhumain qui ressent ainsi une nature, une Ă©nergie et une rĂ©activitĂ© animales dans son ĂȘtre propre. Ce passage, qui est apparemment paradoxal puisquâa priori les passages se font Ă lâextĂ©rieur, est ainsi dans ce cas une Ă©trange fusion de lâintĂ©rieur avec un extĂ©rieur â oĂč lâextĂ©rieur, lâinconnu, devient un objet du savoir avec lequel communique le sujet par lâintĂ©rieur. Cela nâest pas sans rappeler ce que note Georges Bataille Ă propos de lâ expĂ©rience, seule autoritĂ©, seule valeur » Mais lâexpĂ©rience intĂ©rieure est conquĂȘte et comme telle pour autrui ! Le sujet dans lâexpĂ©rience sâĂ©gare, il se perd dans lâobjet, qui lui-mĂȘme se dissout. Il ne pourrait cependant se dissoudre Ă ce point si sa nature ne lui permettait ce changement » [14]. Pour autrui, vers autrui et par autrui, en effet. Sâil fallait donner un nom thĂ©orique au projet Que le cheval vive en moi !, il serait probablement plus adĂ©quat â et nous verrons pourquoi â de dire quâil sâagit dâune expĂ©rience intĂ©rieure et rhizomatique de lâaltĂ©ritĂ© animale plutĂŽt que dâun devenir-animal. Par la force des choses, cette performance se confronte Ă©galement Ă dâautres altĂ©ritĂ©s et prĂ©suppose dâautres passages de la mĂ©decine Ă lâart et Ă lâĂ©thologie, de la science la plus pointue Ă la corporĂ©itĂ© empathique, du caractĂšre politique de la recherche aux profondeurs quasi sacrĂ©es de la connaissance, de lâartiste Ă son public, etc. La transmission, le devenir autre, le partage de lâĂȘtre, lâendossement, le risque, lâinconnu et la volontĂ© de dĂ©couvrir, de rencontrer, en sont ainsi des rĂ©alitĂ©s constitutives. Interroger par le biais de lâanimalitĂ© les avancĂ©es biotechnologiques qui rĂ©actualisent la question philosophique fondamentale de lâhomme et [de] lâautre que lâhomme » [15] â que cet autre soit post-humain, post-urbain, post-terrien, supra-humain, etc. â nâest pas une attitude nouvelle pour AOO, ni pour le monde de lâart. La particularitĂ© de certaines pratiques artistiques que lâon peut dĂ©signer de plusieurs maniĂšres bioart, art biotech ou art biotechnologique, art transgĂ©nique ou de manipulation du vivant rĂ©side en effet dans le fait que certains artistes utilisent les sciences du vivant et les biotechnologies non seulement comme champs de questionnement, mais aussi comme outils de travail. Ils connaissent trĂšs bien les NBIC nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives puisquâils accĂšdent aux laboratoires scientifiques [16], ils transposent parfois ces laboratoires dans les espaces dâexposition mais surtout ils collaborent avec des chercheurs pour la rĂ©alisation de leurs Ćuvres Le mot clĂ© de ces dĂ©marches est dĂ©tournement » [17]. Sâagit-il forcĂ©ment et toujours de propositions artistiques questionnant les limites de lâĂ©thique, de lâart et de la science ? Les artistes qui sây consacrent â souvent appelĂ©s bioartistes â ont-ils les mĂȘmes intentionnalitĂ©s crĂ©atrices parce quâils manient Ă peu prĂšs les mĂȘmes mĂ©thodes ? Comment franchit-on la barriĂšre de lâart et celle de la science pour faire de lâart scientifique ? La singularitĂ© dâAOO se situe avant tout dans sa dĂ©marche lâobjectif du duo artistique nâest pas tant de faire de lâart scientifique ou biotechnologique Ă tout prix, mais plutĂŽt de poser des questions cruciales de façon transversale et de proposer des rĂ©ponses possibles, et ceci toujours de maniĂšre artistique, câest-Ă -dire du point de vue de lâesthĂ©tique [18]. Que la formulation de ces propositions nĂ©cessite parfois lâutilisation des biotechnologies est un fait secondaire puisquâil sâagit avant tout pour les artistes 1. Dâabord de nous immerger dans des terrains qui nous confrontent Ă la menace Ă©cologique. 2. Dây mener une recherche cognitive qui nous permette de prendre conscience de cette menace. 3. Enfin, de produire des Ćuvres Ă mĂȘme de traduire Ă©motionnellement notre prise de conscience, afin dâĂ©veiller celle de lâobservateur Ă©ventuel, tout en tentant de produire un transfert de lâangoisse de la menace sur lâĆuvre proposĂ©e. Car alors lâangoisse, loin de se prĂ©senter comme un frein, devient dynamique, porteuse dâune inventivitĂ© qui autorise lâaction, quelle quâelle soit » [19]. Il y a donc parfois un travail qui se fait Ă la frontiĂšre de lâart et de la science pour la rĂ©alisation des Ćuvres, mais il sâagit bel et bien pour AOO dâun moyen et non dâune fin. La question de dĂ©part pour lâexpĂ©rience dâAOO pourrait ĂȘtre de savoir si nous sommes biologiquement compatibles avec le sang animal et Ă quel degrĂ©. Elle sâinscrit aussi dans un questionnement plus large du duo artistique concernant notre conscience et ses limites, en particulier dans notre apprĂ©hension de lâautre, et plus prĂ©cisĂ©ment ici de lâautre animal. Ce projet est Ă concevoir dans une continuitĂ© avec les travaux antĂ©rieurs du duo, notamment avec lâexpĂ©rience du Bwiti », un rituel dâinitiation chamanique des pygmĂ©es du Gabon, que le duo AOO a expĂ©rimentĂ© et dont il sâest ensuite inspirĂ© pour rĂ©aliser une sĂ©rie dâĆuvres dâart [20]. Au cours de ce rituel lâinitiĂ© entre dans une transe donnant accĂšs Ă des visions â et non des hallucinations â censĂ©es Ă©largir les limites de sa conscience puisque, entre autres, des animaux ou dâautres entitĂ©s prennent possession » de lui. Dans cette perspective â Ă cheval entre les savoirs ancestraux, rites de guĂ©rison et cultes des ancĂȘtres menacĂ©s de disparition, dâune part, et la recherche biomĂ©dicale la plus poussĂ©e, dâautre part â la question de savoir si lâon peut endosser lâanimal prend un sens qui de maniĂšre Ă©vidente dĂ©passe le concret biologique. Le fait de se retrouver au carrefour de plusieurs types de savoirs les mythes fondateurs, la microbiologie, la mĂ©decine, le chamanisme, etc. nâest pas une premiĂšre pour le duo qui crĂ©e souvent des Ćuvres Ă lâinterface de lâintuition crĂ©atrice, de la vision magique », des avancĂ©es scientifiques encore peu connues, du sacrĂ© et des rĂ©fĂ©rences surprenantes Ă lâhistoire de lâart. Et Marion Laval-Jeantet de souligner que lâ on sait trĂšs bien quâun scientifique sans intuition, tout comme une intuition non vĂ©rifiĂ©e, nâavancent pas. On essaie souvent de donner Ă lâintuition une marque irrationnelle et Ă la science une marque rationnelle, mais les vrais scientifiques savent pertinemment quâil sâagit en rĂ©alitĂ© de deux types de rĂ©alitĂ© qui fonctionnent Ă Ă©chelle diffĂ©rente. On se retrouve ainsi face Ă une logique de transversalitĂ© » [21] ⊠qui par un dĂ©tour Ă©tonnant rejoint lâĂ©tymologie du mot grec technĂ© dans ses deux sens. Ce que lâon entend le plus souvent dans les expositions dâart biotechnologique de la part du public, averti ou pas, est le mot folie », lâartiste est fou », le projet est dĂ©lirant », lâesthĂ©tique de laboratoire est bizarre ». Ătant donnĂ© quâil sâagit du devenir de lâĂȘtre humain et parce que les questions suscitĂ©es par ces Ćuvres sont aussi bien dâordre esthĂ©tique, Ă©thique, mĂ©taphysique que politique, tout en faisant appel aux savoirs scientifiques, aux expĂ©riences de laboratoires et aux normes juridiques, les crĂ©ations du bioart concernent un trĂšs large Ă©ventail de spĂ©cialistes. Il sâagit en effet de rĂ©alisations complexes qui ont besoin dâexplications. Quand elles ont lieu, les rĂ©actions oscillent entre la fascination pour un futur post-humain hyper technologique et lâexpression dâangoisses diverses quant Ă lâavenir du genre humain et de ses modus vivendi. Lâextravagance des crĂ©ations de lâart biotechnologique est telle quâelles sont souvent considĂ©rĂ©es comme formant un tout homogĂšne. Or, il y a autant de types dâart biotechnologique que dâartistes qui manient ces nouveaux outils artistiques ». La question de lâaltĂ©ritĂ© entre lâhomme et lâanimal ou de lâauto-mĂ©tamorphose biotechnologique a Ă©tĂ© soulevĂ©e dans dâautres performances et crĂ©ations biotechâ mais Ă chaque fois avec des esthĂ©tiques trĂšs diverses et des intentionnalitĂ©s radicalement diffĂ©rentes. Soit deux exemples â parmi tant dâautres, parce que la plupart des entreprises biotechnologiques utilisent des Ă©lĂ©ments animaux, que ce soit la culture de peau, de viande ou de cuir transgĂ©niques â qui dĂ©montrent la diversitĂ© dâun champ artistique aussi multiple que complexe. Je choisis dĂ©libĂ©rĂ©ment ici de me rĂ©fĂ©rer, comme contexte, Ă deux performances artistiques dont lâobjectif nâest pas de questionner lâanimalitĂ© mais plutĂŽt le dĂ©sir de devenir-autre qui me semble non seulement fondamental mais prĂ©alable Ă la question du devenir-animal. La performance dâAOO est en effet Ă concevoir dans un contexte gĂ©nĂ©ral oĂč lâaltĂ©ration esthĂ©tique et mĂ©dicale du corps, lâincorporation de machines ou dâorganes est une rĂ©alitĂ© indĂ©niable ainsi apparaissent tous les enjeux de lâendossement par lâhumain dâun autre type dâorganisme. Parce que la question animale » ne se pose pas en vase clos qui ne concernerait que lâĂ©thologie, lâanthropologie, la zoologie, la philosophie animale et les domaines spĂ©cifiques de chaque science concernant directement lâanimal, mais dans un contexte gĂ©nĂ©ral de modification et de remise en question de notre ĂȘtre au monde et ainsi de notre corporĂ©itĂ©, point de dĂ©part et lieu essentiel de toute vie humaine. Souvent le dĂ©sir de devenir autre concerne la technologisation machinique du corps humain que reprĂ©sente le cyborg. La proposition la plus mĂ©diatisĂ©e de ce cas de figure est lâExtra Ear Ear on arm de Stelarc. Le projet, toujours en cours depuis 1997, est une tentative de matĂ©rialisation de la thĂ©orie du corps obsolĂšte » de Stelarc qui consiste Ă dire que ce qui importe aujourdâhui nâest plus lâidentitĂ© du corps mais sa connectivitĂ© Il est temps de se poser la question de savoir si un corps bipĂšde, avec une vision binoculaire et un cerveau de 1400 centimĂštres cubes est une forme biologique adĂ©quate. Il ne peut faire face Ă la quantitĂ©, Ă la complexitĂ© et Ă la qualitĂ© des informations quâil a accumulĂ©es il est inhibĂ© par la prĂ©cision, la vitesse et le pouvoir de la technologie, et il est biologiquement mal Ă©quipĂ© pour affronter son nouvel environnement extra-terrestre » [22]. Lâartiste a ainsi fait construire puis implantĂ© dans son avant-bras gauche une oreille Ă©quipĂ©e dâun micro et dâun Ă©metteur Bluetooth. PrĂ©sentĂ©e comme un symptĂŽme dâexcĂšs », cette oreille technologique et biologiquement compatible devient, aprĂšs le tĂ©lĂ©phone ou lâordinateur, une nouvelle extension du corps, une prothĂšse du corps augmentĂ© ». Cette troisiĂšme oreille a cependant subi une infection et lâartiste a dĂ» enlever provisoirement le systĂšme de micro. Le projet continue malgrĂ© tout et la prochaine Ă©tape consisterait Ă rĂ©aliser son organe internet pour le corps », capable dâentendre et de transmettre Ă distance. Ici prĂ©vaut une esthĂ©tique du corps machine, dâun corps trĂšs performant dont on ne se soucie plus des Ă©motions mais uniquement des capacitĂ©s. Il ne sâagit donc plus de crĂ©er un autre corps mais de fabriquer un corps autre, un corps mĂ©ta-anthropique. En effet lâobjectif, dans cette perspective de post-hominisation, est de dĂ©passer lâhumanitĂ© du corps humain et ses faiblesses » â lire ses sensibilitĂ©s â de maniĂšre radicale. Une autre expression du dĂ©sir revendicatif dâaltĂ©ration a Ă©tĂ© mise en place par Julia Reodica avec le projet HymNext. Il est question ici de crĂ©er des hymens bio-artificiels capables de restituer la virginitĂ© Ă toute personne le dĂ©sirant et ceci Ă volontĂ©. Ces hymens unisexes â câest-Ă -dire thĂ©oriquement applicables aussi bien aux femmes quâaux hommes â sont fabriquĂ©s Ă partir de la culture in vitro de cellules vaginales de Julia Reodica, de cellules de rongeurs et de cellules bovines. Ils font rĂ©fĂ©rence aux conflits et connexions entre art et science, intĂ©rieur et extĂ©rieur et aux rapports entre deux individus. Lâhymen est en effet un rĂ©el entre-deux » il nâest anatomiquement ni interne ni externe, il est socialement et psychologiquement le symbole par excellence du passage dâun Ă©tat Ă un autre, moment qui jusquâĂ prĂ©sent Ă©tait irrĂ©versible. Ce passage, lors du premier acte sexuel, est quoi quâil en soit un moment affectif dâune grande importance. Le moment du passage â et dans certains cas de la transgression » â joue en effet un rĂŽle capital pour les deux personnes concernĂ©es, mais il joue trĂšs probablement aussi un rĂŽle pour leurs partenaires ultĂ©rieurs. On sait par ailleurs que dans certaines sociĂ©tĂ©s traditionnelles contemporaines si une femme nâest pas pure » au moment de son mariage cela peut avoir des consĂ©quences graves cela va de la honte qui retombe sur toute sa famille jusquâĂ la mise Ă mort de lâĂ©pouse. La solution jusquâĂ prĂ©sent trouvĂ©e Ă ce problĂšme est le recours aux trĂšs douloureux points de suture. Julia Reodica veut remettre en question ces rĂšgles traditionnelles, aussi les contourne-t-elle de maniĂšre presque ludique. Mais la question de lâhymen nâest pas uniquement considĂ©rĂ©e par lâartiste dâun point de vue social Lâhymen hymNext symbolise le front uni des deux parties impliquĂ©es dans lâacte sexuel et discursif, une barriĂšre qui est brisĂ©e pour commencer une relation ou pour ouvrir un canal de communication entre deux personnes indĂ©pendamment de leurs assignations ou choix sexuels » [23]. Si lâexpĂ©rience Que le cheval vive en moi ! ressemble aux deux performances citĂ©es ci-dessus au sens oĂč le corps devient un objet artistique exposĂ© et oĂč la chair intime de lâartiste se donne et nous donne Ă vivre â par procuration â une expĂ©rience biotechnologique intense par un jeu amphibolique questionnant une corporĂ©itĂ© qui sâaltĂšre, elle sâen distingue cependant, tant par les intentionnalitĂ©s Ă lâĆuvre dans chaque projet que par les choix effectuĂ©s par les artistes, que ceux-ci soient philosophiques ou artistiques. Stelarc parle de son corps comme sâil Ă©tait un objet Ă amĂ©liorer, Julia Reodica en prĂ©sente un fragment fondamental reconstituĂ© Ă lâintĂ©rieur dâune petite boĂźte Ă bijoux dans une vitrine comme sâil Ă©tait lâĂ©lĂ©ment dâune collection dâun cabinet de curiositĂ©s. Le duo AOO, quant Ă lui, pour ne citer quâune caractĂ©ristique qui diffĂ©rencie son approche des deux autres, fait venir un cheval dans la galerie et clĂŽture le processus biotech qui avait commencĂ© dans un univers de laboratoire mĂ©dical par une expĂ©rience Ă©thologique. Il est intĂ©ressant de noter ici que cette performance intĂšgre dans la reprĂ©sentation artistique lâimprĂ©visibilitĂ© de lâanimal qui, mĂȘme sâil est dressĂ©, peut Ă tout moment rĂ©agir de maniĂšre inattendue. Le public, imprĂ©visible lui aussi, est ainsi de facto confrontĂ© aux options de comportements propres Ă lâanimal qui peut potentiellement redevenir sauvage [24]. De maniĂšre Ă©vidente, lâaltĂ©ration par la machine, le cyborg, ou lâauto-mĂ©tamorphose artificielle, nâest pas la mĂȘme chose que lâaltĂ©ration mise en Ćuvre dans la performance qui nous intĂ©resse ici. Câest aussi lâintentionnalitĂ© des artistes quant Ă leurs crĂ©ations qui donne sens Ă leur travail Si lâon reprend la terminologie du post-humain, ĂȘtre humain au-delĂ de lâhumain, câest peut-ĂȘtre en passer par ce type dâexpĂ©rience, dans laquelle lâhomme devenant un hybride homme/animal est enfin extrahumain, au sens de hors-humain » [25]. Et si la proposition dâAOO Ă©tait ici dâĂ©largir lâĂ©ventail des significations que nous attribuons Ă la notion de post-humain, dâimaginer par consĂ©quent un ĂȘtre mĂ©ta-humain plus en accord avec son environnement, qui utiliserait ses savoirs technologiques pour se guĂ©rir et sâouvrir Ă lâaltĂ©ritĂ© de lâautre ? De lâhumain Ă lâanimal dans la crĂ©ation On disait en GrĂšce antique que certains hommes Ă©taient si proches de leurs chevaux quâils avaient fini par sâunir Ă eux pour devenir un seul ĂȘtre, hybride, chimĂ©rique, double, avec un corps de cheval et un buste dâhomme le centaure. Ă lâorigine de diverses fantasmagories mĂȘlant puissance Ă©quine et domination humaine, le centaure a par la suite Ă©tĂ© dĂ©crit dans toute la mythologie grecque comme un ĂȘtre brutal, hostile Ă lâhomme et capable de tout dĂ©truire. Mais il existe un centaure diffĂ©rent des autres Chiron. Il est lui aussi un ĂȘtre hybride homme-cheval, mais contrairement Ă ses semblables, il nâest pas fils dâIxion et dâune nuĂ©e, il est lâenfant du titan Kronos et de la nymphe ocĂ©anide Philyra. Cet ĂȘtre â dont le pĂšre est aussi celui des dieux de lâOlympe â se distingue ainsi des autres centaures par sa sagesse divine. Il est prĂ©sent dans plusieurs mythes et les Ă©crits de diverses Ă©poques Pindare, HĂ©siode, HomĂšre, etc. et il pourrait ĂȘtre perçu comme lâexception qui confirme la rĂšgle en ce qui concerne la symbolique du centaure dans le monde grec alors que le centaure symbolise dâhabitude la violence et la cruautĂ©, Chiron, lui, personnifie le lien entre la nature et la culture, il est celui qui transmet par ses enseignements la connaissance des Ă©lĂ©ments de la nature afin de dĂ©velopper la civilisation. Ses savoirs magico-thĂ©rapeutiques il connaĂźt mieux que quiconque les bienfaits des plantes, astronomiques et philosophiques sont prĂ©cieux et reconnus dans toute lâAntiquitĂ© grecque. Il habite une grotte oĂč il accueille ses Ă©lĂšves quâil adopte comme sâils Ă©taient ses enfants, câest-Ă -dire quâil leur transmet Ă la fois savoir-faire et savoir-ĂȘtre. Parmi les plus connus on trouve Achille Ă qui il apprend la musique et la chasse, AsclĂ©pios qui suite Ă son enseignement devient le pĂšre de la mĂ©decine », Aristeos Ă qui il apprend Ă lire dans les Ă©toiles et qui devient prophĂšte, et HĂ©raclĂšs, hĂ©ros par excellence de la force alliĂ©e Ă lâintelligence et au courage. Chiron le sage est en effet une sorte dâarchĂ©type donnant sens Ă la question de la connaissance et de la recherche, une connaissance divine quâil ne transmet quâĂ trĂšs peu de mortels ou de mi-hommes/mi-dieux mĂ©ticuleusement choisis en fonction de leurs origines. Son rĂŽle de dĂ©fenseur de la connaissance devient dâautant plus Ă©vident quand on sait quâune fois blessĂ©, il Ă©changea son immortalitĂ© contre la libĂ©ration de PromĂ©thĂ©e. Ainsi, pour exprimer lâimportance de la connaissance, de la culture, de la thĂ©rapie et de la pensĂ©e, la mythologie grecque choisit comme voie dâaccĂšs le symbole qui a priori semble sây opposer le plus lâAutre, qui est Ă la fois mi-animal/mi-humain et, paradoxalement, mi-immortel/mi-mortel. Que le cheval vive en moi ! met aussi en Ćuvre un paradoxe, un dĂ©passement similaire des frontiĂšres communĂ©ment admises et cette expĂ©rience pourrait ĂȘtre conçue comme une rĂ©incarnation » contemporaine du mythe de Chiron Ă plusieurs niveaux. La question des rapports homme-animal se pose en effet dĂšs les premiers dessins dans les cavernes prĂ©historiques, elle traverse la mythologie grecque et se retrouve ensuite Ă plusieurs moments de la crĂ©ation humaine et de lâhistoire de lâart, en passant du Jardin des dĂ©lices de Bosch, aux oiseaux de Mozart et de Messiaen, du surrĂ©alisme de Dali Ă lâarte povera et de Joseph Beuys au body art jusquâĂ Damien Hirst, voire mĂȘme Jeff Koons, sans oublier la littĂ©rature et le cinĂ©ma de science-fiction. Mais il y a aujourdâhui dans cet art scientifique quelque chose dâeffectivement nouveau lâhybridation trans-spĂ©cifique y est rĂ©elle, charnelle. Cette performance artistique, Ă la confluence du bioart et du body art, est ainsi une expĂ©rience dâhybridation troublante, qui met en place une esthĂ©tique du dĂ©passement de la limite la plus extrĂȘme. Le fait que, comme lâĂ©crit Paul RicĆur, lâidentitĂ© ou lâipsĂ©itĂ© du soi-mĂȘme implique lâaltĂ©ritĂ© Ă un degrĂ© si intime que lâune ne se laisse pas penser sans lâautre » [26] est-il ici poussĂ© Ă lâextrĂȘme, Ă la maniĂšre dâun jeu, ou lâintentionnalitĂ© des artistes est-elle diffĂ©rente ? Sâagit-il dâun projet qui tout simplement » consiste Ă se jouer des limites ou plutĂŽt de la maniĂšre la plus sincĂšre possible dâinterroger lâaltĂ©ritĂ© ? Et si â la question de lâautre animal Ă©tant lâextrĂȘme par excellence â AOO en Ă©tait arrivĂ© naturellement Ă cette expĂ©rience aussi bordeline que possible ? ApprĂ©hender lâessence animale par lâincorporation », quâest-ce que cela signifie au juste ? Commencer par le corps, par lâintime, lâintĂ©rieur, le plus profondĂ©ment soi pour aller vers lâautre ? Mais que signifie ressentir une autre corporĂ©itĂ© â qui de surcroĂźt est non humaine â dans son propre corps ? LâexpĂ©rience ressemble-t-elle Ă lâ incomparable perception dâune dualitĂ© dâexistence dont [une femme est] intimement le siĂšge » [27] lorsquâelle est enceinte ? Quelles sont les modifications de la conscience, du corps, de lâimage corporelle rĂ©ellement ressenties par lâartiste et quelle est leur signification au-delĂ de son expĂ©rience vĂ©cue ? En dâautres termes, comment pourrait-elle partager et transmettre ce vĂ©cu si singulier et a priori unique au monde ? Marion Laval-Jeantet explique que pendant le temps quâelle hĂ©bergea en elle le cheval câĂ©tait lâanarchie, elle a vĂ©cu, dit-elle, Ă la fois avec la peur et la puissance terribles de lâanimal mythique. Comme une guerre entre lâHomme et la nature qui se faisait au sein de son propre corps [28]. Cette immersion de lâautre en elle prend comme point de dĂ©part les exploits de la mĂ©decine contemporaine en questionnant les possibilitĂ©s du corps humain pour aboutir Ă lâune des dimensions essentielles du projet artistique Ă©laborĂ© par le duo depuis 1991 Ces expĂ©riences nâont dâautre but pour moi que dâarriver Ă une altĂ©ration de la notion de lâAutre, que de donner une rĂ©alitĂ© incarnĂ©e Ă la fragilitĂ© de la notion de barriĂšre interspĂ©cifique » [29]. LâexpĂ©rimentation est ici auto-expĂ©rimentation et autoplastique » [30]. En effet lâartiste elle-mĂȘme devient autre. Lâauto-hybridation est rĂ©alisĂ©e par un passage Ă lâacte. Toute rencontre â que ce soit avec lâamour, lâart, les idĂ©es, etc. â est une rencontre avec un autre et quâelle soit rĂ©ussie » ou non, elle devient lâoccasion dâune prise de conscience de nos propres limites et de leur flexibilitĂ© Ă©ventuelle. La particularitĂ© dans la rencontre qui nous intĂ©resse ici est que lâobjectif de lâartiste consiste avant tout Ă prendre conscience des limites de son corps biologique pour ensuite passer de la chair aux idĂ©es. Si le corps est ce qui nous fait signe de la rencontre que nous sommes en train de vivre, dâun passage dâune situation Ă une autre â par le biais de diverses Ă©motions fĂ©licitĂ©, dĂ©goĂ»t, joie, ivresse, jouissance, douleur, etc. â, il devient alors le passage dâun mode dâĂȘtre Ă un autre mais aussi dâun monde ici Ă©quin Ă un autre ici humain. Il nâest cependant pas tant question ici dâouverture Ă lâautre que dâenserrement de celui-ci, du moins dans un premier temps. Marion Laval-Jeantet sâauto-crĂ©e ainsi un double corporel Que se passera-t-il quand ce double de plus que je vais mâinfliger sera, de surcroit, animal ? Jâai lâintime conviction que seule lâexpĂ©rience corporelle peut permettre dâintĂ©grer cette notion sans entraĂźner de dissociation mentale. Tout comme la plante ingĂ©rĂ©e dans les sociĂ©tĂ©s chamaniques permet dâintĂ©grer son totem, son double tutĂ©laire » [31]. Comme sâil Ă©tait question, non pas de dĂ©passer mais de dĂ©velopper sa conception de la barriĂšre des espĂšces, dâentrer dans le sentiment animal », dâĂ©prouver le monde Ă travers la nature Ă©quine. Dâessayer en dâautres termes de voir le monde avec un regard qui nâest plus ni spĂ©cifiquement, ni uniquement humain. Sâagit-il dâune rĂ©flexion critique sur lâanthropocentrisme si dĂ©criĂ© par tous les dĂ©fenseurs de la cause animale ? Les artistes affirment que oui. Or, ce fameux point de vue anthropocentrique » est-il altĂ©rable Ă partir du moment oĂč notre regard sera toujours un regard humain ? Et mĂȘme si ce regard est altĂ©rĂ©, augmentĂ©, modifiĂ©, mĂ©tamorphosĂ©, rendu hybride, son centre, son intentionnalitĂ©, sa source, lâĆil et lâesprit » seront toujours avant tout humains dans lâhumanitĂ©. Lâune des rĂ©ponses dâAOO Ă cette question consiste Ă adopter la position radicale et audacieuse qui consiste Ă se faire cobayes humains comme les animaux de laboratoire [32]. Sauf que les animaux de laboratoire ou les animaux plastinĂ©s par Damien Hirst, eux, nâavaient pas le choix⊠Cette extension de la connaissance et de lâexpĂ©rience du monde, ce passage de lâimpossible au possible que reprĂ©sente la performance dâAOO â et parce que Marion Laval-Jeantet sâinstrumentalise elle-mĂȘme au profit de lâanimal â critique malgrĂ© tout, chemin faisant, toutes les approches de lâanimal de laboratoire, de lâanimal de consommation, de la culture de tissu censĂ©e remplacer la viande dâĂ©levage mais qui nĂ©cessite toujours de tuer les animaux [33] et aussi toutes les autres approches qui reviennent systĂ©matiquement Ă prĂ©senter une conception instrumentalisĂ©e de lâanimal au profit dâune humanitĂ© dĂ©pensiĂšre de chair vivante » [34]. Il est des choses que lâart seul peut dire, montrer ou proposer, peut-il pour autant les transmettre ? Lâart existe pour Ă©largir les limites de la conscience », les artistes dâAOO partent de ce postulat pour expĂ©rimenter la pensĂ©e par le corps ou par la peau. Ils utilisent par consĂ©quent des modes de communication non verbale et des symboles forts afin dâenrichir leur ĂȘtre au monde en dĂ©passant les limites gĂ©nĂ©ralement admises pour les rapports intersubjectifs. Ils tentent ainsi Ă travers leurs expĂ©riences de comprendre lâAutre cet Autre peut aussi bien ĂȘtre la mort ou lâinvisible, la peur ou lâanimal. En rĂ©alitĂ© il sâagit de sortir des enveloppes charnelles humaines pour sâouvrir Ă lâinconnu, qui parfois nâest pas si Ă©tranger quâil y paraĂźt. Lâunivers que crĂ©e la performance Que le cheval vive en moi ! par le biais dâun mĂ©lange crĂ©atif de lâun Ă lâautre qui fonctionne » â puisque finalement les Ă©lĂ©ments du sang Ă©quin sont acceptĂ©s par le corps humain sans provoquer de choc anaphylactique â est celui de lâincorporation. Il est impossible ici de ne pas faire de transfert [35], de ne pas se mettre Ă la place de Marion Laval-Jeantet â ou de cancĂ©reux en phase terminale qui, dans le cadre de recherches et nâayant plus grand chose Ă perdre, ont recours Ă des transfusions de sang animal dans lâespoir dâamĂ©liorer leur systĂšme immunitaire. Il est aussi impossible, pour qui a pris conscience de cette possibilitĂ© dâhybridation, de ne pas rĂ©interroger son propre rapport â biologique, corporel et Ă©motionnel â Ă lâanimal. Cette expĂ©rience nâa en effet rien Ă voir avec le dĂ©sir de voler comme un oiseau ou le rĂȘve du plongeur de devenir poisson, dauphin ou sirĂšne. La question de savoir quelle est la frontiĂšre rĂ©elle entre les espĂšces â ou plutĂŽt quels sont les diffĂ©rents niveaux de ces frontiĂšres finalement multiples et irrĂ©ductibles Ă une » seule barriĂšre » interspĂ©cifique â devient ainsi inĂ©vitable. Il ne sâagit Ă©videmment pas dâoublier les barriĂšres interspĂ©cifiques â un chat ne peut engendrer une souris â, mais plutĂŽt de les reconsidĂ©rer en ayant Ă lâesprit un questionnement sur lâautonomie et lâinterdĂ©pendance des ĂȘtres vivants. Parce que si lâidentitĂ© du gĂ©nome et lâadaptabilitĂ© biologique ne signifient pas que nous soyons tous identiques ou Ă©gaux, elle suffit pourtant Ă remettre en question le degrĂ© de parentĂ© entre les espĂšces et Ă provoquer lâangoisse existentielle que suscitent les possibilitĂ©s de cette parentĂ© dĂ©couverte par les sciences. AOO rĂ©alise ainsi une fois de plus une Ćuvre active », puisque lâobjectif est dâĂ©veiller la conscience de ceux qui dĂ©couvrent son travail, de responsabiliser par lâexpĂ©rience esthĂ©tique, de crĂ©er des alarmes artistiques sur nos modes de vie. La rĂ©alisation effective de ce projet de transfusion sanguine â lâexistence immanente de Marion Laval-Jeantet devenue hybride â ne peut de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale que nous pousser Ă une rĂ©elle remise en question face au dĂ©ploiement des possibles de notre corps, mais aussi Ă une prise de conscience du rapport entre notre perception de la corporĂ©itĂ© et notre conception du monde. Or, le plus curieux dans ce processus est notre capacitĂ© Ă fantasmer sur les pulsions Ă©quines que lâartiste a ressenties, comme si finalement le mĂ©rite » de la rĂ©alisation effective du projet Ă©tait dâavoir recréé un symbole. Il y a ainsi un lien dâempathie impossible Ă nier qui se crĂ©e entre nous et les artistes, nous et lâanimal. Cette expĂ©rience modifie-t-elle notre vision de lâart ? Est-elle, justement par sa sincĂ©ritĂ©, son jeu et son audace, de lâart avec un grand A ? Ce qui ici fait Ćuvre est lâarticulation du concret visible et mĂ©dical le dispositif, la galerie, la mise en scĂšne de la performance Ă la maniĂšre dâune cĂ©rĂ©monie scientifique avec lâimaginaire le plus fantasmagorique [36], câest lâouverture inĂ©vitable aux questionnements radicaux que suscite cette performance, câest lâĂ©garement philosophique que crĂ©e la rĂ©alisation de lâinimaginable, un dĂ©ploiement des possibles alarmant qui rappelle en mĂȘme temps ce que disait Herbert Marcuse Ă propos de lâart, Ă savoir, quâil ne survit que lĂ oĂč il se nie, lĂ oĂč il sauve sa substance en niant sa forme traditionnelle et par lĂ en niant la rĂ©conciliation ; lĂ oĂč il devient surrĂ©aliste et atonal » [37]. Penser lâanimal dans une rencontre incarnĂ©e Dans un premier temps, il y a le mouvement dialectique propre Ă la performance Le commencement est Ă la fin et la fin au commencement » [38]. Il sâagit en effet dâun travail sur le devenir devenir autre, devenir mutant, devenir animal, ou devenir monstre. On pourrait Ă©voquer ici la thĂ©orie des devenirs dĂ©veloppĂ©e par Gilles Deleuze et FĂ©lix Guattari devenir-animal », devenir-minoritaire », devenir-molĂ©culaire », etc. [39]. Dans son Ă©vocation des possibilitĂ©s technologiques Que le cheval vive en moi ! conjoint ainsi une approche Ă la fois extrĂȘmement rĂ©aliste et purement fantastique oĂč le MĂȘme peut ĂȘtre concernĂ© par lâAutre sans que lâAutre sâassimile au MĂȘme » [40]. Puisquâen effet le cheval nâest pas devenu plus humain aprĂšs cette expĂ©rience. Le troisiĂšme autre » â le rĂ©sultat de la crĂ©ation, de lâhybridation, câest-Ă -dire Marion Laval-Jeantet devenue centaure â nâest pas forcĂ©ment assimilable au MĂȘme ou Ă lâAutre, mais les porte tous deux toujours en soi. ainsi les rĂ©alitĂ©s se renvoient-elles les unes aux autres et elles se complĂštent. Il sâagit en somme de la proposition dâun mĂ©ta-soma anthropomorphe ou zoomorphe Ă partir de lâhybridation des sangs humain et animal qui met en Ćuvre des dispositifs biotechnologiques extrĂȘmement complexes. Autrement dit, lâobjectif nâest pas ici dâimiter ou de dĂ©passer la nature mais plutĂŽt de la prolonger. Les modifications et les mĂ©tamorphoses corporelles â rituelles, thĂ©rapeutiques, dĂ©coratives ou expĂ©rimentales â ne sont pas rĂ©centes. Il faut en effet les concevoir dans la continuitĂ© des techniques du corps, quâelles soient traditionnelles ou modernes â mĂ©dicales, symboliques, esthĂ©tiques, ou autres tatouages, piercings, lĂšvres Ă plateaux, cous Ă©tirĂ©s, crĂąnes allongĂ©s, cultes des petits pieds, incrustations, incisions, circoncisions, excisions, clitoridectomies, teintures, arrachage ou limage des dents, etc. [41]. Cette performance dâAOO provoque de toute Ă©vidence la rĂ©flexion parce que les artistes jouent â par le truchement dâune pratique transgressive, provocatrice et surprenante â un rĂŽle de passeurs entre le grand public, les laboratoires scientifiques et les lieux de la haute » culture de lâart contemporain. On comprend mieux maintenant pourquoi Marion Laval-Jeantet et BenoĂźt Mangin, plutĂŽt que de choquer en jouant sur la provocation, ont prĂ©fĂ©rĂ© poser le plus complĂštement et le plus sincĂšrement possible la question de lâaltĂ©ritĂ© et de lâaltĂ©ration, celle du dĂ©ploiement des possibles de la corporĂ©itĂ© contemporaine. Cette performance dâauto-mĂ©tamorphose, de dĂ©doublement corporel, apparaĂźt Ă la fois comme un rite de passage cathartique et comme une proposition pour de nouvelles formes de vie. Par le biais de cette rĂ©alisation les artistes font-ils advenir un autre monde possible ? Ils Ă©voquent en tous cas des modes de devenir autre Ă partir desquels surgissent de nouveaux modes dâĂȘtre. En mettant ainsi en place une expĂ©rience esthĂ©tique originale du corps en devenir on peut estimer que les artistes ont contribuĂ© Ă lâinvention dâune nouvelle corporĂ©itĂ© [42] qui signe le passage des esthĂ©tiques aux poĂŻĂ©tiques du corps puisque cette expĂ©rience dĂ©voile des horizons insoupçonnĂ©s du corps nos limites sont moins Ă©tanches que nous le croyons. Il sâagit alors dâun art qui ne tĂ©moigne pas de ce qui a Ă©tĂ© mais qui Ă©largit lâhorizon de ce qui pourrait advenir. Or, mĂȘme si cette expĂ©rience dâAOO est une preuve supplĂ©mentaire de la capacitĂ© de lâart de crĂ©er des liens entre univers a priori Ă©trangers, le cheval nâen est pas devenu plus humain pour autant. Autrement dit, si les artistes avaient pu se procurer du sang de panda et si ce sang avait Ă©tĂ© aussi adaptable Ă la nature humaine que celui du cheval, cette performance aurait-elle contribuĂ© Ă la survie du panda en voie de disparition ? Nâest-ce pas par consĂ©quent une vision anthropocentrique que de vouloir endosser la nature animale ? Et surtout, pourrait-il de quelque maniĂšre que ce soit en ĂȘtre autrement Ă©tant donnĂ© que lâincorporation de lâanimal reste, malgrĂ© tout, humaine ? Concernant la confrontation de cette expĂ©rience artistique avec la thĂ©orie de Deleuze et Guattari sur le devenir animal, on peut noter quelques points importants qui justifient lâexpression que jâutilise de devenir animal partiel. Il y a en effet Ă la fois des congruences rares entre les deux dĂ©marches et des divergences importantes - Nous ne sommes pas au mĂȘme niveau. En effet, le devenir animal deleuzien est finalement bien moins biologique que ne lâest lâexpĂ©rience que rĂ©alise AOO. - Il nâest pas question du mĂȘme type de contrat » interspĂ©cifique. Les auteurs de Mille plateaux se rĂ©fĂšrent en effet Ă lâinstauration dâun pacte, dâune alliance La guĂȘpe devient partie de lâappareil de reproduction de lâorchidĂ©e, [comme] lâorchidĂ©e devient organe sexuel pour la guĂȘpe. [Il y est donc question dâun] seul et mĂȘme devenir, un seul bloc de devenir » [43]. Or, dans la performance qui nous intĂ©resse ici il nâest pas question de devenir-animal dans une rĂ©ciprocitĂ© quelle quâelle soit. Câest lâartiste qui est dĂ©bordĂ©e par la nature Ă©quine de maniĂšre rhizomatique, comme lâherbe dĂ©borde », il nây a pas dâĂ©change entre deux, trois ou dix entitĂ©s mais un glissement de lâĂȘtre du cheval dans lâĂȘtre de lâartiste. Cette expĂ©rience nâest pas une dialectique entre le devenir animal de lâhomme et le devenir humain de lâanimal mais un chemin, une ligne de fuite, vers le re-devenir-animal de lâhumain. - Deleuze et Guattari expliquent quâil est question dâune circulation dâaffects impersonnels, [âŠ] une irrĂ©sistible dĂ©territorialisation » [44]. Or, il nây a que lâartiste qui pourrait nous dire si, lors de lâexpĂ©rience Ă©thologique qui a suivi la transfusion sanguine, elle a ressenti, en raison de celle-ci, une rĂ©ciprocitĂ© particuliĂšre avec le cheval. Lâartiste a expliquĂ© que ce qui a eu lieu nâĂ©tait pas une modification de sa perception du cheval mais de la perception de soi comme animal » [45]. Ce qui de maniĂšre Ă©trange est Ă©galement valable pour celui qui prend connaissance de cette expĂ©rience le dĂ©ploiement des possibles nous dĂ©territorialise, quâon le veuille ou non. Il ne sâagit donc pas de penser cette expĂ©rience uniquement dans le cadre du devenir-animal qui en effet est ici partiel â ce qui est dĂ©jĂ assez impressionnant â, mais plutĂŽt dans la perspective dâun devenir autre rhizomatique â qui Ă la fois contient des Ă©lĂ©ments du concept et lâenrichit en y apportant des Ă©lĂ©ments nouveaux. Reste Ă savoir quel est lâimpact de lâincarnation de lâanimal sur la pensĂ©e. Lâartiste donne une premiĂšre rĂ©ponse Ă cette question par lâexemple de la modification de notre Ă©tat mental que suscite une simple grippe Les scientifiques savent que le corps vous agit aussi comme pensĂ©e »[46]. De facto le corps est lâune des figures par excellence de lâinattendu, il fait â constamment â rhizome par lui mĂȘme, il part dans tous les sens » ; la dĂ©marche de recherche qui tente de penser cette expĂ©rience ne peut donc pas se contenter de discours mais doit essayer dâadopter le mĂȘme mouvement rhizomatique. Câest en ce sens que cette performance est une exploration, une mise en perspective de lâinfinitĂ© des possibles de la question animale, parce quâen engageant une situation nouvelle, elle nous propose, quoi quâil en soit, un devenir animal partiel possible. Une incorporation du sens » qui donne Ă penser une pensĂ©e par le corps. Il est possible que la vision de lâartiste soit juste, que nous ne nous soucierons rĂ©ellement du sort de lâAutre que dans la mesure oĂč nous en aurons besoin pour survivre, notamment parce que le vĂ©ritable fait fondamental, dans lâordre de lâesprit comme dans lâordre de la vie, câest le fait de âdurerâ » [47]⊠Peut-ĂȘtre que la preuve charnelle et immanente de cette possibilitĂ© peut dĂ©jĂ nous inciter Ă commencer Ă le penser autrement⊠Doctorante en EsthĂ©tique et Sciences de lâart Ă lâUniversitĂ© Paris I â PanthĂ©on-Sorbonne Institut ACTE UMR 8218 â Ăsthetica Projet de thĂšse soutenu par le Fonds National de la Recherche, Luxembourg PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », sous la direction de Sofia Eliza Bouratsis, printemps 2011. PrĂ©sence de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch. Le charme et lâoccasion. Textes et entretiens, Paris, Beauchesne, PrĂ©tentaine », sous la direction de Françoise Schwab, avec la collaboration de Sofia Eliza Bouratsis et Jean-Marie Brohm, novembre 2010. PrĂ©tentaine, n° 25/26, Modes de penser. Actes, formes, objets », sous la direction de Sofia Eliza Bouratsis, juin 2009. - Auto-mĂ©tamorphoses. Biotechnologies et fictions scientifiques dans lâart contemporain », Cahiers de recherche sociologique UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al, n° 50, Lâart posthumain. LâidentitĂ© humaine en dĂ©bat », sous la direction de Magali Uhl, printemps 2011. - Un prologue qui se prolonge⊠», PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », printemps 2011. - Spinoza en dĂ©bat », avec Jean-Marie Brohm, PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », printemps 2011. - Quelles idĂ©ologies du corps dans le bioart ? Transgressions et hybridations », PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », sous la direction de Sofia Eliza Bouratsis, printemps 2011. - PrĂ©sence de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch », en collaboration avec Jean-Marie Brohm et Françoise Schwab, PrĂ©sence de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch. Le charme et lâoccasion. Textes et entretiens, Paris, Beauchesne, PrĂ©tentaine », sous la direction de Françoise Schwab, avec la collaboration de Sofia Eliza Bouratsis et Jean-Marie Brohm, novembre 2010. - Entretien avec Edgar Morin, Chemins dans la noosphĂšre » en coll. avec Jean-Marie Brohm, PrĂ©tentaine, n° 25/26 Modes de penser. Actes, formes, objets », juin 2009. - La photographie est-elle un mode de penser ? Images du temps et de lâespace », PrĂ©tentaine, n° 25/26, Modes de penser. Actes, formes, objets », , juin 2009. - Un OVNI dans ma vie » sur Second Life, lâ objet virtuel non identifiĂ© », Mortibus n° 7/8, Gagner sa vie a-t-il un sens ? », automne 2008. Articles sur lâart/Catalogues/expositions - Pourquoi rien ? PlutĂŽt que toutâŠArt, environnement et responsabilitĂ© morale », Catalogue monographique du duo artistique Art OrientĂ© objet, Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, CQFD Ăditions, Montreuil, automne 2012. - PlutĂŽt que tout Art OrientĂ© objet » prĂ©sentation du projet et entretien avec les artistes, Catalogue de lâexposition PlutĂŽt que rien, Centre dâart de la Maison Populaire de Montreuil, 2012. - Distant Voices », Texte de prĂ©sentation de lâexposition de lâartiste Su-Mei Tse Ă la galerie Tschudi Ă Zuoz, en Suisse 22/12/2011-10/03/2012. - Une seule couleur vous manque et le monde est dĂ©peuplĂ© ? », Texte accompagnant la piĂšce Tout sauf Rouge de Su-Mei Tse 2009 pour lâexposition ci-dessus citĂ©e. [1] Michel Henry, PhĂ©nomĂ©nologie de la vie », PrĂ©tentaine, n° 14/15, Le Vivant », dĂ©cembre 2001, pp. 11-25. [2] Vance Packard, LâHomme remodelĂ©, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1978 ; Paul Ardenne, LâImage corps. Figures de lâhumain dans lâart du XX° siĂšcle, Paris, Ăditions du regard, 2001 ; Henri Atlan, LâUtĂ©rus artificiel, Paris, Ăditions du Seuil, 2005 ; Denis Baron, La Chair mutante. Fabrique dâun posthumain, Paris, Ăditions dis voir, 2008 ; Jean Baudrillard, LâĂchange impossible, Paris, GalilĂ©e, 1999 ; Jean-Michel Besnier, Demain les posthumains. Le futur a-t-il encore besoin de nous ?, Paris, Hachette, LittĂ©ratures Haute Tension », 2009 ; Bernard Edelman, Ni Chose ni personne. Le corps humain en question, Paris, Hermann Ă©diteurs, Philosophie », 2009 ; JĂ©rĂŽme Goffette, Naissance de lâanthropotechnie, Paris, Vrin, 2006 ; JĂŒrgen Habermas, LâAvenir de la nature humaine. Vers un eugĂ©nisme libĂ©ral ?, Paris, Gallimard, Nrf essais », 2002 ; Donna Haraway, Simians, Cyborgs and Women. The Reinvention of Nature, New York, Routledge, 1991 ; MichaĂ«l Hayat, Arts assistĂ©s par machine et art contemporain. Vers une nouvelle philosophie de lâart, Paris, LâHarmattan, 2002; Thierry Hoquet dir., Mutants », Critique, Tome LXII â n° 709-710, juin-juillet 2206 ; Marc Jimenez dir., La CrĂ©ation artistique face aux nouvelles technologies, Paris, Klincksiek, lâUniversitĂ© des arts », 2006 ; CĂ©line Lafontaine, La SociĂ©tĂ© postmortelle. La Mort, lâindividu et le lien social Ă lâĂšre des technosciences, Paris, Ăditions du Seuil, 2008 ; Dominique Lecourt, Humain, post-humain. La technique et la vie, Paris, PUF, 2003 ; Louise Poissant et Ernestine Daubner dir., Art et biotechnologies, QuĂ©bec, PUQ, 2005 ; Susan RĂ©mi, Les Utopies posthumaines. Contre-culture, cyberculture, culture du chaos, Sophia-Antipolis, Omniscience, 2005. [3] Tout un chapitre assez dĂ©taillĂ© est consacrĂ© Ă cette performance dans le catalogue monographique du duo AOO, Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, CQFD, 2012, pp. 240-269. [4] Endosser [âŠ] 1-Mettre sur son dos â revĂȘtir [âŠ] ; 2-Prendre ou accepter la responsabilitĂ© de âï assumer, se charger de », Le Petit Robert, 2011. [5] Voir sur ces questions Anne Jeanblanc, dossier spĂ©cial Lâhomme autorĂ©parable », Le Point, n° 883, aoĂ»t 1989 ; Atta Oloumi et Cristiane Holzey, dossier spĂ©cial RĂ©volution mĂ©dicale Lâhomme bionique arrive ! », Science et Vie, n° 927, dĂ©cembre 1994 ; Le Monde, Hors-sĂ©rie LâĂvolution. Quelle histoire ! », avril-mai 2009. [6] Jean-Yves Nau, La naissance annoncĂ©e des premiers clones humains », Le Monde, 25 mai 2002. [7] Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 268. [8] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », Cahiers de recherche sociologique UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al, n° 50, Lâart posthumain. LâidentitĂ© humaine en dĂ©bat », sous la direction de Magali Uhl, printemps 2011, p. 27. [9] Sur les liens avec les animaux, on pourrait citer presque tout le travail dâAOO, mais par rapport Ă lâexpĂ©rience qui nous intĂ©resse ici voir notamment les Ćuvres dĂ©crites dans les catalogues monographiques du duo Roadkill Coat avec un texte dâAOO, in Laval-Jeantet & Mangin, Art OrientĂ© objet 1991-2002, op. cit., pp. 160-163 ; Le voyage en Iboga avec un texte dâAOO, in Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., pp. 34-49 ; et La Mazzera le lien, ça pĂšse trois tonnes, Habiter, lâextrĂȘme, ĂȘtre habitĂ© par lâextrĂȘme » avec un texte de StĂ©phane Dumas, ibid., pp. 183-188. [10] Si la plupart des Ă©lĂ©ments Ă©quins ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s par lâorganisme de lâartiste, il reste tout de mĂȘme des marqueurs allergiques qui peuvent sâexprimer Ă tout moment. [11] Marion Laval-Jeantet, Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., pp. 263-264. [12] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », op. cit., p. 28. [13]Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 267. [14] Georges Bataille, LâExpĂ©rience intĂ©rieure, Paris, Gallimard, Tel », 2004, p. 77. [15] Jean-Marie Brohm, Anthropologie de lâĂ©trange. Ănigmes, mystĂšres, rĂ©alitĂ©s insolites, Cabris, Sulliver, Essai », 2010, pp. 119-166. [16] Voir, entre autres, le laboratoire de recherche scientifico-artistique SymbioticA créé Ă lâUniversitĂ© de Perth en Australie par Oron Catts et Ionat Zurr, The Tissue Culture&Art project TC&A. [17] Jens Hauser, GĂšnes, gĂ©nies, gĂȘnes », LâArt biotechâ, TrĂ©zĂ©lan, Filigranes Ăditions, 2003, p. 9. [18] Du point de vue de lâesthĂ©tique » nĂ©cessiterait un dĂ©veloppement en soi qui nâest pas lâobjet de cet article. Je me permets seulement de souligner quâil y a expĂ©rience esthĂ©tique â expĂ©rience des sens â dans les Ćuvres dâAOO, câest-Ă -dire quâil y a toujours quelque chose Ă voir, quâil y a des rĂ©fĂ©rences Ă lâhistoire de lâart et, surtout, quâil y a poĂ©sie. [19] Marion Laval-Jeantet, Des artistes immergĂ©s dans des terrains menacĂ©s/menaçants », Veilleurs du monde 2. Art et environnement, Montreuil-Sous-Bois, Ăditions CQFD et Centre Culturel Français Blaise-Cendars, 2009. [20] Voir Le voyage en Iboga, 2002-2003, in Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., pp. 34-51 ; voir aussi TombĂ©e dans le Disulba ou le Lit des Visions 2012-2013, créé et montrĂ© dans le cadre de lâexposition Sous influences, arts plastiques et psychotropes, qui a eu lieu Ă la Maison Rouge Ă Paris du 15 fĂ©vrier au 19 mai 2013 commissaire de lâexposition Antoine PerpĂšre. [21] PlutĂŽt que tout », entretien avec Art OrientĂ© objet propos recueillis par Sofia Eliza Bouratsis, PlutĂŽt que rien, Montreuil, Centre dâart de la Maison Populaire de Montreuil, 2011, p. 113. [22] Citation tirĂ©e du texte Obsolete body » qui figurait sur le site personnel officiel de Stelarc et qui au moment de lâĂ©criture de ce texte nây est plus. [23] Julia Reodica, Feel Me, Touch Me the hymNext Project », in sk-interfaces, Exploding Borders â Creating membranes in art, technology and society sous la direction de Jens Hauser, Liverpool, Liverpool University Press, 2008, p. 73. Il sâagit de ma propre traduction de lâanglais. [24] Cette dimension fondamentale de lâintĂ©gration de lâanimal vivant dans la performance artistique est mise en Ă©vidence dans lâexcellent numĂ©ro AnimalitĂ©s » de la revue Inter. Art Actuel, n° 113, hiver-printemps 2013, notamment dans lâarticle dâHelge Meyer, Les animaux dans la performance », pp. 6-11. [25] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », op. cit., p. 29. [26] Paul RicĆur, Soi-mĂȘme comme un autre, Paris, Ăditions du Seuil, Points essais », 1990, p. 14. [27] Voir EdmĂ©e Mottini-Coulon, Essai dâontologie spĂ©cifiquement fĂ©minine, Paris, Vrin, 1978, qui conclut que le rapport Ă autrui fĂ©minin est spĂ©cifique parce que son ĂȘtre est, ontologiquement, ĂȘtre-pour autrui » p. 26. Lâauteure part de lâexpĂ©rience privilĂ©giĂ©e de la maternitĂ© Ă©prouvĂ©e dans sa premiĂšre manifestation perçue, celle du fĆtus âqui bougeâ » p. 51. Elle analyse lâexpĂ©rience fĂ©minine dâautrui en sâappuyant sur la conscience du cogito qui sâĂ©largit du fait de lâĂ©dification dâun ĂȘtre » au plus profond de soi JâĂ©prouve autrui âavecâ moi et moi-mĂȘme tout Ă la fois, dans une certitude vĂ©cue, puissante, symbiotique et peut-ĂȘtre sympsychique, Ă supposer la pensĂ©e de lâembryon dĂ©jĂ rĂ©elle bien quâinconsciente, Ă©videmment. Cette expĂ©rience dâintĂ©rioritĂ© Ă©largissante mâapporte autrui, câest-Ă -dire mon semblable et mon autre et mon diffĂ©rent, de lâintĂ©rieur de moi-mĂȘme » p. 59. [28] Communication de lâartiste. [29] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », op. cit., p. 23. [30] Bruno Bettelheim, Les Blessures symboliques. Essai dâinterprĂ©tation des rites dâinitiation, Paris, Gallimard, Tel », 1977, p. 55. [31] Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 261. [32] Voir notamment le projet Culture de peaux dâartistes rĂ©alisĂ© par AOO en 1996 aux Ătats-Unis. Ce projet met en Ă©vidence lâĂ©thique des artistes qui consiste Ă ne se manipuler quâeux-mĂȘmes ». Pour ce faire ils ont intĂ©grĂ© comme cobayes, par le biais dâun groupe antivivisection, un laboratoire de biotechnologie de pointe et ont ainsi rĂ©alisĂ© la culture de leurs propres peaux comme objets dâart opĂ©ratoires ». Lire Ă ce sujet le texte de Marion Laval-Jeantet, Les Cultures de peaux dâartistes dâArt OrientĂ© objet », in LâArt biotechâ, op. cit., pp. 56-62. [33] Il est dĂ©sormais connu que pour toute culture biotechnologique, de peau ou de viande, il est nĂ©cessaire dâutiliser du sĂ©rum de veau fĆtal, qui doit impĂ©rativement ĂȘtre prĂ©levĂ© sur les vaches qui sont en gestation au moment de lâabattage. Cruelle pratique dont fait Ă©tat Ălisabeth Abergel dans son article Animal in vitro ou la vie sans la mort » dans le prĂ©sent numĂ©ro de PrĂ©tentaine. [34] Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 248. [35] Georges Devereux, De lâangoisse Ă la mĂ©thode dans les sciences du comportement, Paris, Flammarion, 1980. [36] Voir les travaux de Louis-Vincent Thomas, en particulier Fantasmes au quotidien, Paris, Librairie des MĂ©ridiens, 1984 ; Anthropologie des obsessions, Paris, LâHarmattan, 1988, notamment le chapitre 3 Lâanimal et nos peurs ». [37] Herbert Marcuse, Ăros et civilisation, Paris, Les Ăditions de Minuit, Arguments », 1963, p. 132. [38] Jean-Marie Brohm, Les Principes de la dialectique, Paris, Les Ăditions de la Passion, 2003, p. 18. [39] Voir Gilles Deleuze et FĂ©lix Guattari, Mille plateaux, Paris, Les Ăditions de Minuit, 1980. [40] Emmanuel Levinas, De Dieu qui vient Ă lâidĂ©e, Paris, Vrin, 1992, p. 32. [41] Voir Victoria Ebin, Corps dĂ©corĂ©s, Paris, ChĂȘne, 1979 ; Boris de Rachewiltz, Ăros noir. MĆurs sexuelles de lâAfrique de la prĂ©histoire Ă nos jours, Paris, Terrain Vague, 1993. [42] Chaque pĂ©riode historique invente ses formes corporelles, aussi bien dans le domaine artistique que dans lâordre des reprĂ©sentations sociales, religieuses, politiques, etc. Voir Nadeije Laneyrie-Dagen, LâInvention du corps. La reprĂ©sentation de lâhomme du Moyen Ăge Ă la fin du XIX° siĂšcle, Paris, Flammarion, Histoire », 2006. [43] Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues, Paris, Flammarion, Champs », 1996, p. 9. [44] Gilles Deleuze et FĂ©lix Guattari, Mille plateaux, op. cit., p. 285. [45] Intervention de lâartiste lors de la journĂ©e Lâhumain dĂ©bordĂ©. Incorporations » qui a eu lieu Ă Paris au Palais de Tokyo le 17 juin 2013 [47] Vladimir JankĂ©lĂ©vitch, Henri Bergson, Paris, PUF, Quadrige-Grands textes », 2011, p. 7. Qzq7t. 254 121 302 252 318 274 337 109 94